Conscient des dangers que subissent les femmes victimes des violences basées sur le genre, le Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires en collaboration avec l’UNFPA a tenu ce lundi 18 septembre 2017, un forum sur les violences bassées sur le genre.

Devant des membres du gouvernement, des diplomates et d’autres invités dudit forum, madame Makalé Traoré, présidente du REFAMP, Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires a déclaré que les violences basées sur le genre prennent des proportions inhumaines en Guinée.

« Pourtant depuis 30 ans les organisations comme le CPTA, AGUIASS, le REFAMP, WO AFRICA, ANERGUI et d’autres se mobilisent contre ces pratiques nefaste pour la vie et la santé des femmes et des enfants ».

Mais aujourd’hui encore a-t-elle déclaré « dans notre pays ou 95 % de la population est croyante, les femmes sont battues, violées, les filles sont violentées et les bébés sont violées. C’est un pays par rapport à ces questions-là qui a basculé ».

Selon lui, il est encore temps que les gens se mobilisent pour lutter contre ces fléaux qui nuassent à la vie et la santé des femmes et filles.

De son coté, le représentant de l’UNFPA en Guinée, Cheick Fall a déclaré qu’en Guinée l’enquête national sur les violences basées sur le genre de 2016 démontre que la proportion de personnes de 15-45ans ayant subi au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans est de 80,2% contre 91,9% en 2009. Le taux de prévalence des MBG/E chez les femmes et filles de 15 à 49 ans est de 97% même si nous devons questionner nos méthodes de collecte. De l’information.

« Pour répondre à ce fléau la Guinée a ratifié toutes les conventions et résolutions en rapport avec la protection des droits des femmes.Pour mettre en œuvre ses engagements,le ministre de l’Action Sociale de la promotion féminine et  de l’enfance en collaboration avec ses partenaires en général et les Nations-Unies en particulier, a élaboré  la stratégie nationale et les plans de lutte contre les VBG, la mise en place de 22 centres intégrés de prise en charge médicale des cas de VBG, adopté des lois pour lutter contres violences faites aux femmes et filles, la loi sur la santé de la reproduction et l’engagement des ministères de la santé et de la justice par rapport aux dispositions d’abandon des VBG et MGF ».

D’après Cheick Fall, ce Forum sur les VBG, organisé par le Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires, est une occasion d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les violences perpétrées contre les femmes d’une part ; et d’autre de développer et de renforcer la solidarité entre les organisations intervenant en matière de lutte contre les VBG afin de réussir le combat contre les violences faites aux femmes et aux filles en Guinée.

« Cette initiative de mobilisation nationale et locale vise à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles par le biais de la plateforme case de veille afin d’établir des mécanismes d’alerte précoce et de réponse rapide face aux VBG. Elle vise une plus grande mobilisation des intervenants pour la lutte contre ce phénomène afin d’insuffler une nouvelle dynamique dans la lutte contre les VBG. En outre, il s’agira d’amorcer un travail en réseau et d’échanger sur les expériences réussies en vue de développer des synergies d’action à haut impact national ».

Avant de terminer, il a dit que : « les violences à l’égard des femmes et des filles existent et persistent dans toutes les parties du monde et le problème est particulièrement aigu en Guinée. Cela est dû au fait que les victimes n’osent souvent pas dénoncer les abus ou faire recours à des instances de prise en charge. L’impunité fait que ce sont les victimes qui sont actuellement punies, car elles sont obligées de vivre dans la honte et stigmatisation au moment ou les auteurs circulent en toute quiétude ».

Le ministre d’Etat de la justice, garde des sceaux, Me Ckeick Sacho, a dit que le code pénal qui vient d’être adopté en octobre 2016, incrimine les mutilations génitales féminines et les différents harcèlements sexuels et moraux afin de favoriser l’épanouissement et la protection de la femme au regard de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Tout en exhortant tout un chacun d’en faire sa cause personnelle en sensibilisant ses proches, l’opinion publique et mobiliser pour accompagner le gouvernement dans la mise en ouvre de sa politique de lutte contre les VBG.

Quant à la ministre de l’Action Sociale, Hadja Mariam Sylla, elle a dit : « Nous attendons beaucoup de ce forum, dans la mesure où c’est des organisations féminines partenaires au développement et les communautés qui se sont retrouvées aujourd’hui pour pouvoir définir d’autres initiatives novatrices et pertinentes par rapport à la lutte basée sur le genre. Depuis plus de 10 ans nous avons engagés cette lutte dans notre pays. Beaucoup d’actes ont été enregistrés mais les résultats des études montrent toujours qu’il y a des violences dans notre pays, alors que c’est un Etat qui a ratifié toutes les conventions qui protègent et qui font la promotion des droits de la femme et de l’homme.

Avant de conclure en ces termes: »Les violences faites aux femmes sont inscrites dans notre lettre de mission depuis 2008, nous avons engagés et beaucoup d’avancées enregistrés en termes de dispositifs institutionnels et de lois. Nous attendons la proposition de l’opinion nationale pour pouvoir engager notre défense ».

Daouda Yansané

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