Les  Ministres de l’éducation nationale,  Ibrahima Kalil Konaté, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Général Boureima Condé, de la Fonction publique, Billy Nankouma Doumbouya et du Garde des Sceaux, Me Cheick Sakho étaient devant la presse ce soir. Pour parler de la grève des enseignants sans vouloir en parler.

Pour engager les hostilités, le Ministre de l’éducation nationale, Ibrahima Kalil Konaté a déclaré que son domicile privé n’a pas été saccagé par des élèves, précision importante, dit-il. Parlant du déroulement des événements, le Ministre a déclaré que les cours sont perturbés par une grève illégale et pour cause. « Nous avons reçu un préavis de grève en date du 2 novembre pour une grève annoncée pour le 13 novembre signé par Aboubacar Soumah et de Abdoulaye Portos Diallo. Le 8 du même mois, nous avons reçu un avis de suspension des deux syndicalistes, Aboubacar Soumah et Abdoulaye Portos Diallo  qui ont appelés unilatéralement à la grève. Cette décision de suspension a été entérinée par l’USTG ».

Dans leur préavis de grève, le Ministre affirme qu’Aboubacar Soumah a fixé unilatéralement le salaire de base des enseignants à huit (8) millions GNF, alors que dans les revendications, que ça soit en Guinée où ailleurs dans le monde, le salaire des enseignants se fixe en pourcentage, crois savoir le Ministre.

Poursuivant, le Ministre a indiqué qu’avant d’être syndicaliste, Aboubacar Soumah est avant tout un enseignant. C’est pourquoi, il a été muté comme directeur préfectoral de l’éducation à Dinguiraye au même titre que quatre autre syndicalistes qui ont rejoint leur poste. Mais Aboubacar Soumah, lui, n’est pas allé. J’ai pris un acte pour le suspendre de son poste afin d’éviter une crise à la tête de l’école dans la préfecture.

Le Ministre affirme  par ailleurs que cette situation avec des agitations met  le gouvernement et les responsables de l’éducation dans l’impasse  et l’embarras et pour cause : « Nous n’avons pas d’interlocuteur puisque les signataires sont suspendus par leur hiérarchie. Ils ne sont pas visibles non plus, ils vivent dans la clandestinité, ils ne sont pas joignables au téléphone. Les responsables du SLEG et de l’USTG affirment qu’ils n’ont pas lancé de mot d’ordre de grève », affirme le Ministre.

Parlant de la nomination de Aboubacar Soumah comme Directeur Préfectoral de l’Education à Dinguiraye, le Ministre Konaté affirme qu’il y avait cinq syndicalistes qui avaient bénéficié du décret du chef de l’Etat.  Aboubacar Soumah a refusé de rejoindre son poste sous prétexte qu’il a été nommé pour étouffer la grève. Plus loin, le Ministre affirme qu’Aboubacar Soumah est le seul guinéen qui a refusé un décret  du président de la République. « C’est un enseignant mais qui n’enseigne pas depuis 20 ans au collège du 2 Octobre  où il est en poste », a déclaré le Ministre.

Poursuivant, le Ministre a fait le bilan de ses incidents de la journée qui  ont fait un mort dans le quartier de Dabompa en haute banlieue de Conakry,  un jeune collègien qui aurait réçu une balle mortelle. Une fille de 10 ans dont nous taisons le nom a été  également violée en classe par un enseignant. La troisième victime selon les décomptes du Ministre est aussi une fille  du nom de Fatoumata Soumah qui a perdu un œil suite à l’explosion d’un explosif selon les termes du Ministre qui a touché la partie oculaire. Elle a perdu la vue.

Le  Ministre de  l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Général Boureima Condé, lui, parle plutôt « de délation, de manipulation, d’incitation à la révolte contre le peuple ».

En parlant des événements malheureux enregistrés ce jour, le général CONDE affirme qu’un bon syndicaliste est celui-là même qui donne l’exemple le premier en marchant avec les élèves et enseignants  dans la rue alors qu’Aboubacar Soumah est caché.

Le  Ministre de  l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Général Boureima Condé a demandé aux populations, responsables administratifs et élus  locaux à prendre leur responsabilité en ne suivant pas Aboubacar Soumah dan ses agitations.

Le Ministre de la Fonction publique Billy Nankouma Doumbouya, lui a souligné que le président Alpha Condé avait instruit,  et lui et son homologue de l’éducation a anticipé sur les revendications des enseignants : «  c’est ce que le Ministre de l’éducation nationale  a fait en faisant des propositions concrètes et réalistes pour une augmentation des salaires à hauteur de 40% mais  qui devrait intervenir à partir de 2018, avec des échéances de paiement bien définies ».

Pour Billy Nankouma Doumbouya aussi, la grève est illégale d’où son appel aux enseignants pour qu’ils rejoignent les salles de classe pour « ne pas tomber dans l’illégalité ».

Le dernier intervenant a été le Ministre de la Justice, garde des Sceaux. Me Cheick sakho a d’abord parlé de la réunion de crise qui a réunie à la primature plusieurs Ministres, le gouverneur de la ville de Conakry et les responsables de la police autour du Premier Ministre, Mamady Youla.

Comme les autres intervenants, le Garde des Sceaux a  parlé de «  grève sauvage », qui n’obéit pas aux règles. Me Cheick Sakho a rassuré que Aboubacar Soumah et son groupe au nombre de 19 personnes qui ont appelé à la grève sont dans l’illégalité totale. « Quatre syndicalistes ont été arrêtés. Ils ont été entendus et déférés aujourd’hui, mais, ils sont à la disposition de leurs avocats, ils ne sont pas emprisonnés. Ils seront jugés. Les deux meneurs qui sont cachés que sont Aboubacar Soumah et Abdoulaye Portos Diallo et les 13 autres syndicalistes qui ont appelé à la grève, je leur demande de se rendre librement. Ils seront de toutes les façons recherchés et retrouvés par les services de police et de gendarmerie où qu’ils se trouvent. Ils répondront de leurs actes devant la justice ». La grève pour le Garde des Sceaux  est illégale parce que n’ayant pas été encadrée par la loi.

Parlant des violences et des dégâts, Me Cheick Sakho a déclaré que l’enseignant qui a violé son élève de 10 ans a été identifié et son école est connue.  Il sera recherché et présenter devant la loi pour qu’ils répondent de ses actes.

Le Ministre de la Justice dit également avoir donner des instructions aux services de police et de gendarmerie  pour faire des enquêtes sur la mort d’un jeune collégien à Dabompa et sur des actes de vandalismes des boutiques et magasins à travers la capitale.

Le Ministre Garde des Sceaux a  aussi rassuré qu’il n y a pas de problème entre le conseil économique et social et le gouvernement, tout en soutenant qu’ils défendent la même cause.

Toutefois, aux dernières nouvelles, la présidente du Conseil économique et social, ancienne égérie du mouvement syndical guinéen, Hadja Rabiatou Sérah Diallo a annoncé  ce lundi dans l’après midi que son institution va porter plainte contre les gendarmes qui ont arrêté les syndicalistes alors qu’ils étaient en négociations au siège de son institution.

 

Almamy Kalla CONTE

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