Dans le cadre de la tenue des élections communales du 04 février 2018, la commission électorale nationale indépendante (CENI) et partenariat avec le national democrate institute (NDI) a organisé sa première session du comité inter parties ce 20 novembre 2017. Présidée par le président du CIP, la rencontre a connu une forte présence des acteurs du processus électoral (partis politiques, société civile, partenaires techniques.)
Dans son discours d’orientation, le président du CIP et rapporteur de la CENI a remercié les participants pour le sérieux accordé à la première session du CIP au compte des élections communales 2018. El hadj Mamadi Lamine Condé a ainsi déclaré : « Pour mener à bien le bon déroulement du chronogramme établi en vue des élections Communales du 04 Février 2018, il nous semble très important de procéder ensemble à un examen minutieux des dispositions envisagées pour accomplir dans un climat apaisé, de sérénité mais aussi de professionnalisme tous les aspects pouvant nous permettre d’aller à un aboutissement heureux et positif. C’est cela qui est escompté par tous les électeurs et par toutes nos populations.
A cet effet, il convient de rappeler ici la tenue récente de l’atelier de planification des opérations électorales les 20 au 25 Septembre 2017 à l’hôtel de l’indépendance. Ainsi nous avons pu échanger et partager avec tous les partenaires du processus électoral les objectifs, examiner et adopter le chronogramme élaboré par la CENI. Et procéder à sa validation. Les grandes lignes du budget des élections ont été ainsi partagées et présentées.
Ainsi, les participants ont recommandé notamment la prise en compte des amendements formulés par les différents groupes en plénière, la mobilisation et la collaboration de tous les acteurs autour de l’exécution sans faille de ce chronogramme. La compréhension, la diligence et la souplesse de l’ensemble des défis liés au processus électoral ainsi que la mise à disposition effective et à temps de l’intégralité des fonds destinés à l’organisation des élections communales. » Il n’a pas manqué de rappeler que les élections communales sont par excellence des élections de proximité, à cet égard la CENI avait déployée des missions dans les 342 circonscriptions électorales du pays en vue de procéder à la remobilisation des démembrements pour leur permettre de mieux conduire l’organisation des élections communales.
« C’est dans ce cadre que le Comité Inter-Parties mise en place s’est fixé pour objectif de promouvoir un mode d’échange efficace et efficiente avec les acteurs de processus sur les opérations d’actualisation des bureaux de vote et la relocalisation des électeurs. Il est important également d’examiner les mécanismes de gestion de candidature et de fournir les informations générales nécessaires. La formation des informaticiens et juristes qui viendront appuyer les démembrements qui sont appelés à jouer un rôle majeur lors des élections communales. Cela nous a amené également à mettre un accent tout particulier sur la décentralisation des activités du Comité Inter-Parties au niveau des démembrements (CECI, CEPI, CESPI.) A-t-il conclu avant de remercier le NDI pour son soutien matériel à la tenue de la dite session.
Quant au directeur pays du NDI, il a souligné que le manque de transparence dans la conduite des processus électoraux dans nos Etats est souvent source de conflit et de violence. M. Paul AMEGKAPO a dit que la mise en place d’un CIP est une mesure préventive des conflits et autres contestations post électorales.
Dans son exposé, le directeur des opérations de la CENI a relevé quelques défis contenus dans le chronogramme des élections communales qui s’articule autour de 15 familles d’activités avec 72 sous-activités. Il a réaffirmé que la CENI sera techniquement prête le 4 février 2018. « C’est un chronogramme révisé. Il vous souviendra qu’en 2016 lors d’une retraite à Kindia, la CENI avait proposé un chronogramme, mais à cause des tergiversations sur le processus électoral, ce chronogramme n’est pas allé au bout », a rappelé M. Soropogui. Au titre des préalables administratifs, il a cité l’arrêté sur le nouveau découpage administratif et l’arrêté sur le nombre de conseillers par circonscription électorale. Deux arrêtés ministériels, poursuit-il, que le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a déjà mis à la disposition de la CENI. M. Etienne Soropogui a soutenu qu’à ce jour, il n’y a plus d’obstacles. « Les élections communales se dérouleront sur les 342 circonscriptions électorales. C’est une avancée importante dans le chronogramme ». Un autre préalable, il y a la mise en place du Cellule de suivi d’action du processus électoral qui est effective. Tout comme le Comité ad hoc CENI, ministère de l’Administration du territoire et ministère de la Justice. Même que la CENI a saisi la Cour Constitutionnelle pour qu’elle se penche sur comment régler le déficit de magistrats devant présider les 342 Commissions administratives de centralisation des votes (CACV).
Evoquant l’actualisation de la cartographie des bureaux de vote, M. Etienne Soropogui a déclaré que le nouveau Code électoral a introduit de nouvelles dispositions qui veulent que le nombre d’électeurs dans un bureau de vote ne dépasse 600 électeurs. Donc, la prochaine mission de terrain va se consacrer à ce travail afin de ramener les seuils d’électeurs affectés à un bureau de vote à 600 personnes.
La Directrice du département planification et fichier électoral, Djénab Touré, a fait l’état des lieux du fichier électoral. « Nous avons commencé à améliorer la cartographie depuis 2016. Après l’élection présidentielle de 2015, après l’atelier d’évaluation et de capitalisation et la réception de tous les rapports d’observation de l’élection présidentielle, il était question pour la CENI d’essayer prendre en compte les préoccupations des acteurs politiques, de la société civile, des partenaires techniques et financiers, mais aussi des électeurs ».
Et de poursuivre : « Vu que les bureaux de vote étaient rattachés aux quartiers et aux districts, la première opération que nous avons eu à faire, c’était de rattacher les bureaux de vote aux secteurs. Donc, nous avons quitté le niveau district et quartier, nous sommes allés au niveau des secteurs. L’équivalent des secteurs dans le milieu, ce sont les villages. Les hameaux ne sont pas encore pris en compte dans le découpage administratif en Guinée ». L’opération a donné des résultats : il y a des secteurs qui ont plusieurs bureaux de vote, d’autre un bureau de vote. Parlant d’autres problèmes rencontrés, Djenab Touré a cité notamment l’érection de certains secteurs en quartiers et aussi des hameaux en districts. « Ces créations ont remis en cause les premières données. Donc, il fallait que la CENI intègre les nouveaux quartiers et districts dans la base de donnés », a affirmé la directrice de la Planification et fichier électoral.
Elle a conclu que la CENI partira sur le terrain avec les listes électorales provisoires de mis à jour. Qu’il y aura 2052 commissions administratives d’affichages et de réajustement des bureaux de vote. Même que les acteurs ont demandé lors du dernier atelier que les chefs de quartier et districts ne distribuent plus les cartes d’électeurs.
Pour sa part, le directeur du département formation et accréditation a invité les acteurs politiques à ne désigner pour la formation que des personnes censées faire le travail le jour du vote, tout en faisant remarquer que ceux qui suivent les formations se font remplacer le jour du vote par des personnes n’ayant aucune formation appropriée.
C’est par des questions-réponses que cette première session a pris fin.

 

Aly Badara CONDE

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