Dans la sous-préfecture de Kamsar, située à 53  km de la préfecture de Boké, un présumé trafiquant de trophées d’ivoires sculptées a été mis aux arrêts le samedi 13 janvier 2018.  Seydouba Sylla a été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de 9 colliers d’ivoires et 4 bracelets. L’opération a été conduite par la Section Préfectorale des Eaux et Forêts appuyée  par les agents de la police sous les instructions du Procureur de la République près du tribunal de première instance(TPI) de Boké grâce au concours technique de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique).

Selon nos informations  M. Seydouba Sylla, sculpteur de profession appartient à un réseau très organisé de trafic d’ivoires dans la sous-préfecture de Kamsar, une zone entièrement minière. Les mêmes sources indiquent que M. Sylla Seydouba est  en complicité étroite avec des chinois qui seraient ses clients potentiels depuis des années durant.

Après son arrestation, le contrevenant a été conduit dans les locaux de la Section Préfectorale des Eaux et Forêts de Boké pour être entendu sur procès-verbal et mis en garde à vue pour être déféré le lundi 15 janvier 2018  au tribunal de première instance(TPI) de Boké. Quant aux trophées saisis, ils ont été confiés  aux autorités des Eaux et Forêts de la préfecture en attendant la suite de la procédure.

Il faut rappeler que la Guinée est connue dans la sous-région et sur le plan international pour être une plaque tournante du commerce illégal d’animaux protégés morts ou vifs. Cette situation dégradante de l’image du pays a contraint la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction) à suspendre  la Guinée de toutes ses  instances  décisionnelles.

Selon un juriste qui suit de près cette affaire, M. Seydouba Sylla risque fort puisque les articles 47, 48, 126, et 164 interdisent et répriment une telle infraction qui favorise  la destruction du patrimoine faunique guinéen.

A noter que cette autre arrestation vient une fois de plus relancer la problématique de la criminalité faunique dans la région de Boké. Les derniers cas sur un trafic de chimpanzés en décembre 2015 et janvier 2017 en font foi. Cette autre opération est un bel exemple de réussite des autorités régionales en envoyant un message fort aux dealers et à leurs complices internationaux.

A rappeler que le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4 ème rang du commerce illicite dans le monde, amassant des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année.

Affaire à suivre….

Tamba Oularé