Depuis la proclamation des résultats provisoires de l’élection locale du 04 février dernier, des magistrats guinéens sont victimes d’attaques verbales par certains hommes politiques, qui estiment que ces derniers sont la cause de leurs malheurs dans certaines circonscriptions électorales du pays.

En conférence de presse ce vendre 02 février 2018 avec son cabinet, les procureurs de Conakry et le président des magistrats de Guinée, le ministre de la justice Me Cheick Sako a démontré son indignation face à ce comportement qu’il qualifie « d’irresponsable »  de la part des hommes politique guinéens.

En guise d’exemple, le ministre de la justice a fait lecture des propos qui offensent des magistrats venant de Dr Faya Millimono et du chef de file de l’opposition guinéenne, Mamadou Cellou Dalein Diallo. « Il ne vous échappera pas que la justice en général et les magistrats en particulier font actuellement depuis quelques semaines l’objet d’attaques injustes, incompréhensibles et irresponsables. Depuis quelques jours, j’entends dire des choses extravagantes qu’elles soient. Par exemple, trouver une solution extrajudiciaire à un problème judiciaire. Comment peut-on corriger une décision de justice par la rue ou par le consensus ? Moi j’en connais pas », a-t-il mentionné.

Tout en ajoutant :« Si on ne fait pas confiance à la justice et aux magistrats de ce pays, si on ne respect pas les décisions de justice du pays même mauvaise, alors là c’est la loi du plus fort qui s’impose. Je vous renvoie d’autres exemples d’autres pays. Je voudrais prier les hommes politiques, les journalistes que vous êtes qui sont censés connaitre nos lois de bien vouloir revisiter notre constitution, aussi la loi organique sur la loi électorale révisée et une lecture attentive de ces dispositions nous amènera inévitablement à mesurer certains propos, à aller dans l’essentiel sans  prendre une catégorie de la population comme cible, notamment quant c’est une catégorie professionnelle.

Sur les propos de Faya Millimono, le ministre a dit : « depuis quelques temps certains politiques sans retenue attaquent les magistrats en particulier, mais attaquent l’institution  judiciaire en général. J’ai deux exemples dont le premier est celui de Faya Millimono, président du bloc libéral et voilà ce qu’il a dit : « Si j’étais devant vous monsieur le juge, je vous j’aurai giflé, la justice guinéenne me donne envie de vomir », il parlait du juge de Yomou et accessoirement celui de Lola. C’est des préfectures de la Guinée où manifestement son parti est dominant ou bien installé. Ces propos ressortent de l’outrage. Comme vous le savez, on n’est plus dans un cadre électoral. Il y a lieu de faire la différence entre infraction et irrégularité »

Avant d’ajouter : « Cet homme politique a eu des propos irresponsables, déloyales. Là il est allé trop loin et on ne peut pas  laisser passer ça. Nous sommes dans un Etat de droit que ça plaise ou déplaise certains lorsqu’il y’a un certains propos éligibles du code pénal, il ira s’expliquer en temps opportun.il a porté des accusations sur les magistrats de Yomou un nommé Kourouma et celui de Lola du nom d’Abdoul Barry. Ces deux magistrats ont porté plainte contre lui devant la cour d’appel de Kankan et une procédure va être engagée ».

Pour terminer ses propos, le garde des sceaux guinéens a fait une mise en garde pour Mamadou Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition qui selon lui a aussi offensé les magistrats du pays.

Daouda Yansané