Le 8 mars dernier, le chef de l’Etat annonçait la nomination des Ministres qui allaient être à l’écoute et au service des guinéens. Ce qui de facto annonçait un remaniement ministériel. Mais depuis cette annonce, plus rien, malgré les débats dans les medias sur le sujet.

La nouvelle est tombée jeudi comme un couperet : le Premier Ministre, Mamady Youla a démissionné avec son gouvernement.
Quoi que le Ministre Secrétaire général de la Présidence, Kiridi Bangoura se justifie en parlant d’un acte républicain, qui voudrait qu’à chaque fois que le président voulait mettre en place un nouveau gouvernement, l’ancien doit démissionner, il y a des signes qui ne trompent pas. Et suivez notre regard.
Le bicéphalisme crée à dessin au sein du syndicat des enseignants par le président Alpha Condé et son Ministre Damantang Camara, serait la cause principale de cette démission du gouvernement Youla et pour cause.
Au plus fort moment de la grève menée au sein du système éducatif guinéen, le syndicaliste Aboubacar Soumah  et Kadiatou Bah avaient déclarés qu’il n’allait pas s’assoir autour d’une même table avec Damantang Camara, encore moins avec le Ministre de l’éducation nationale, Ibrahima Kalil Konaté. Hors, c’est ce même Damantang, Ministre du Travail et Porte-parole du gouvernement qui doit négocier avec le syndicat qui avait déclaré la semaine dernière que le gouvernement dont il assure les fonctions de porte-parole n’allait pas interdire à un groupe de personne de créer un syndicat et de parler au nom des travailleurs.
Aboubacar Soumah avait même promis de demander la démission de Damantang du gouvernement.
Que faire alors que le groupe de Soumah a appelé à une grève prévue lundi prochain, après que le groupe de Sy Savané ait tenu son congrès ? Même si Soumah a reportée la grève puisque les négociations se poursuivent entre son groupe et le gouvernement.
Selon de nombreux observateurs, il faudra faire une grande annonce, comme par le passé et dont le président Alpha Condé seul a le secret : la démission du gouvernement.
Primo: C’est bien la syndicaliste Kadiatou Bah qui avait bénéficié d’un décret du président Alpha Condé lui nommant au poste de Directrice préfectorale de l’éducation le même jour que le décret qui nommait Aboubacar Soumah comme directeur préfectoral de l’éducation de Dinguiraye qui a été récupérée par le pouvoir. Les deux avaient refusés de rejoindre leur poste d’affectation, puisque ils n’avaient pas été consultés par Alpha Condé avant leur nomination. A l’époque, Kadiatou Bah et Aboubacar Soumah étaient des amis et avaient déclaré haut et fort qu’ils étaient des syndicalistes en négociation avec le gouvernement. Elle n’a pas du tout été inquiétée comme ça été le cas pour Aboubacar Soumah.
Aujourd’hui, Kadiatou Bah est du coté du président Alpha Condé avec des espèces sonnantes et trébuchantes. D’où son élection au poste de secrétaire générale du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, version Souleymane Sy Savané.
Secondo: il n y a pas de gouvernement. Hors, Aboubacar Soumah avant d’appeler à une grève doit déposer un préavis de grève conformément à la loi avant de déclencher la grève. La grève une fois lancée, le syndicat doit négocier avec le gouvernement, alors que celui-ci a démissionné.
Tierso, les Ministres en poste sont là selon le président Alpha Condé pour assurer les affaires courantes.
Ces trois problèmes évoqués plus haut, mettent le syndicaliste Soumah dans l’embarras et pour cause. S’il venait à lancer une grève dans ces conditions, il sera en porte à faux avec la loi. Avec les examens nationaux qui approchent à grand pas, le gouvernement a peur d’une année blanche. D’où la politique politicienne mise en branle par le président Alpha Condé pour brouiller les pistes en jouant sur la composition d’un nouveau gouvernement qui va prendre du temps.
Dans la même lancée, nos sources sont formelles. Il n y aura pas de chamboulement dans le nouveau gouvernement. La seule certitude, c’est que le Premier Ministre, Mamady Youla doit partir.Mais le président Alpha Condé va reprendre les mêmes pour recommencer avec un jeu de chaîne musicale.
Qu’à cela ne tienne, l’administration reste paralysée, la dégringolade de la monnaie guinéenne se poursuit à un rythme accéléré par faute de production, malgré les annonces du président Alpha Condé pour la construction des usines et des unités industrielles de transformation au pays.

Ousmane Cissé