Les débats de fond ont été entamés mercredi 25 juillet 2018 dans le dossier agent judiciaire de l’Etat contre Paul Moussa Diawara. L’ancien directeur général de l’Office Guinéen de Publicité puisqu’il s’agit de lui est poursuivi par le tribunal correctionnel de Kaloum pour le détournement de plus de 39 milliards 600 millions GNF, selon l’exposé des faits des avocats de la partie civile.
C’est sans surprise que Paul Moussa Diawara a rejeté les accusations portées contre lui. Les avocats qui défendent les intérêts de l’Etat dans cette affaire se sont d’abord intéressé au montant de 17 milliards que Paul dit avoir engagé dans la formation des cadres en Amérique, Asie, Europe et Afrique pour rendre l’Office Guinéen de Publicité performant et rentable. Soit. En outre, l’un des avocats, Me Sylla a parlé des 14 milliards GNF que les sociétés de téléphonie mobile ont payé à l’office pour les publicités. Selon l’avocat, sur les 14 milliards GNF, seuls 600 millions GNF ont été versés dans les comptes de l’OGP domiciliés à la Banque Centrale de la République de Guinée: Où est donc passé le reste du montant ? Qu’est-ce qu’on en a fait ?, s’interroge Me Sylla, visiblement écœuré.
En réponse, Paul Moussa Diawara a laissé entendre qu’il a irrité une boite pourrie et qu’il fallait former les travailleurs de la structure pour rendre l’office plus performant et rentable afin de renflouer les caisses de l’Etat.
Outre le rapport d’audit que l’accusé met en question, Paul parle aussi du contrat qui le lie à l’huissier de justice à qui il devait payé (12%) du montant recouvré et 10% à l’avocat et d’autres frais que Paul n’a pas préciser.
Avec cette réponse, le président du Tribunal de Première Instance de Kaloum a bondit de son siège pour rappeler à Paul qu’en matière de recouvrement des créances, c’est bien le débiteur qui paye tous les frais et non le créancier.
Paul est revenu à la charge pour dire que c’est un contrat qui le liait à l’huissier de justice et à l’avocat.
Le parquet représenté par Fallou Doumbouya a demandé un complément d’information avec pour oobjectif le référencement du dossier pour mieux éclairer la lanterne du tribunal.
Dans sa réplique, l’avocat Me Lanciné Sylla a fait remarquer que « les mêmes membres du personnel qui étaient en formation en Amérique, en Asie, en Europe et en Afrique se sont retrouvés au même moment à des missions à l’intérieur du pays en Guinée, autrement à les mêmes travailleurs étaient au même moment en formation au Canada, au Maroc, en Malaisie et en même temps ils sont en mission Boké, Coyah, Dubreka, Mamou ou encore à N’zérékoré ».
Les avocats de la défense sont revenus sur la mise en place du Conseil d’Administration de l’OGP. Selon Paul Moussa Diawara, le président du Conseil d’Administration de l’époque, Sanoussy Bantama Sow a été logé à Kipé aux frais de l’OGP. « Il a eu beaucoup d‘avantages avec l’argent de l’OGP. Mais, il a voulu m’imposer ses hommes dans la boite. Il a exigé que je nomme la femme de Hady Barry, actuel Secrétaire général du Ministère des Affaires Etrangères comme DAAF de l’OGP. Je n’ai pas accepté. Depuis, il m’avait menacé ». Cerise sur le gâteau pour les avocats de la défense, c’est que l’affaire de l’OGP est politique. C’est Sanoussy Bantama Sow qui règle des comptes à Paul à cause de sa témérité. D’où la demande de comparution de Sanoussi Bantama Sow, et de Hadia Odia Sidibé (DG adjointe de l’OGP).
Par ailleurs pour la défense, l’expert comptable n’a pas pris en compte toutes les dépenses effectuées par l’OGP. Une autre demande a été formulée pour la désignation d’un expert comptable pour confronter les chiffres de l’agent judiciaire de l’Etat et celui de l’expert indépendant sollicité par Paul Moussa Diawara.
Afin de se prononcer sur toutes ces demandes, le juge Mohamed Chérif Sow a renvoyé l’affaire au lundi 30 juillet 2018.
Justement ce lundi, le Tribunal de première instance de Kaloum a renvoyé la question au 10 septembre prochain. Ce, raison des vacances judiciaires qui courent du 1er au 31 aout prochain.
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Almamy Kalla CONTE

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