Après quelques mois de sa disparition, Mohamed Taïbou BANGOURA âgé d’une trentaine d’années est activement recherché par la gendarmerie nationale. Il est l’un des jeunes leaders qui ont été arrêtés et placés en détention le 22 février 2018 à Conakry. Cela, après avoir participé à une manifestation des enseignants grévistes qui aurait occasionné la mort d’un gendarme.

Accusé d’avoir occasionné la mort d’un gendarme, manifesté violemment dans les rues de la capitale et d’actes de vandalisme, Mohamed Taïbou BANGOURA fait parti parmi les jeunes qui ont été initialement inculpés le jeudi 22, février 2018. D’après le témoignage du commandant d’ECO2 de la Gendarmerie d’ Hamdallaye, dans la commune de Ratoma, Colonel Ousmane CONDE, ces jeunes auraient manifesté pour soutenir des enseignants grévistes qui réclament de meilleures conditions de travail.

« Ils ont bravé la police et les gendarmes en lançant des projectiles. Ces échauffourées auraient occasionné la mort d’un jeune gendarme, plusieurs blessés et des biens de la population saccagés. Ils ont saccagé le sous-commissariat de la police de Lanbagni dans la commune de Ratoma. Ils ont détruit et emporté plusieurs biens », a indiqué le commandant.

Appelés à rétablir l’ordre, les policiers et les gendarmes se sont mis à lancer des gaz lacrymogènes et à tirer à balles réelles, obligeant les manifestant à se disperser.

Interrogé par notre rédaction, le président de l’ONG ‘’ AJPD’’ Association des Jeunes pour la Paix et le Développement considère ces jeunes comme des prisonniers d’opinion. « Ils n’auraient pas dû passer un seul jour en prison: les autorités doivent les libérer immédiatement et sans condition ».

Par ailleurs, il a laissé entendre ceci : « Joignez-vous à nous pour demander aux autorités guinéennes de libérer ces jeunes et de veiller à ce qu’ils ne soient pas soumis à de mauvais traitements, ni à des actes de torture ou d’intimidation ».

Voyant l’envergure de l’injustice, le président de cette ONG a demandé aux autorités guinéennes de libérer ces jeunes  illégalement arrêtés, « je vous engage à libérer ces personnes immédiatement et sans condition, car il s’agit de prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, la liberté des droits des hommes et les libertés fondamentaux des citoyens guinéens.

Je vous demande également de mettre fin aux arrestations arbitraires, au harcèlement et aux manœuvres d’intimidation visant des militants et de faire respecter le droit aux libertés d’expression, aux droits fondamentaux des citoyens guinéens ».

Entre outre, il a lancé un appel aux autorités guinéennes et à l’opinion internationale, « nous lançons un appel à l’opinion nationale et internationale, à tous nos compatriotes épris de paix et de justice, toutes les organisations des droits humains, les avocats et personnes de bonne volonté de nous aider mettre fin à de tels comportements de ces agents de la police et de la gendarmerie qui ont brutalisés, insultés, menacés, giflés et détenus de façon illégale et durant des années quelques citoyens guinéens ».

« Nous sommes d’autant plus préoccupés de la disparition de notre frère Mohamed Taïbou BANGOURA. Depuis le mardi 11 septembre 2018, dans sa Cellule à ECO 2 d’Hamdallaye et n’a plus été  revu, ni par ses parents, ni ses amis, encore moins ses collègues de services, malgré toutes les recherches et tous les appels de ses parents, de ses amis et de sa femme.

 Abdoul Karim Bangoura