En cette fin d’année, RSF (Reporters sans Frontière), ONG anciennement dirigée par Robert Ménard, maire de Béziers, publie son bilan annuel des journalistes tués, détenus, otages ou disparus.
Il en ressort qu’en 2018, 80 journalistes ont été tués.
Au 1er décembre, 348 journalistes sont détenus et 60 autres sont pris en otages dans le monde…
Le rapport de Reporters sans frontière est néanmoins un peu biaisé. Il ne se penche pas dans ces chiffres sur les innombrables journalistes indépendants, blogueurs (il y en a en France) ou lanceurs d’alerte qui, en raison de leurs opinions ou de leurs prises de position écrites, sont condamnés et menacés. Cette situation existe y compris dans des pays qui prétendent garantir la liberté d’opinion et de presse mais qui jugent les propos écrits ou tenus comme contrevenant à la loi du pays dans lesquels ils sont émis.
Voici ce que rapporte l’ONG : « Alors que 2017 avait été une année moins meurtrière que les précédentes pour les journalistes, 2018 inverse cette tendance, avec 80 journalistes (incluant les professionnels et les non-professionnels ainsi que les collaborateurs de médias) tués dans le monde. Parmi eux, 63 journalistes professionnels ont été tués en 2018 contre 55 l’an dernier, soit une hausse de 15 %. Le nombre de journalistes non professionnels a lui aussi augmenté, 13 morts contre 7 l’an dernier. Ces derniers jouent un rôle fondamental dans la production de l’information, notamment sous des régimes répressifs ou dans des pays en guerre, où il est plus difficile pour des journalistes professionnels d’exercer leur métier. A ces chiffres particulièrement alarmants, il convient d’ajouter plus d’une dizaine de cas en cours d’investigation par Reporters sans frontières »
Au total, 49 journalistes, soit 61%, ont été assassinés, sciemment visés au motif que leurs enquêtes dérangeaient les intérêts de telles ou telles autorités politiques, économiques ou groupes religieux ou mafieux. Et RSF d’évoquer les cas du journaliste slovaque, Jan Kuciak, tué le 21 février, et du saoudien Jamal Khashoggi, assassiné au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre.
Les pays les plus meurtriers sont l’Afghanistan, la Syrie, le Mexique, le Yémen, l’Inde…et les USA, en raison d’une fusillade meurtrière contre la rédaction du « Capital Gazette », un média local à Annapolis, dans le Maryland, le 28 juin dernier. Cinq employés dont quatre journalistes ont été abattus. L’homme qui a ouvert le feu sur les employés du quotidien harcelait depuis six ans la rédaction du journal sur Twitter.
L’assassinat, le plus médiatisé de l’année, restera bien évidemment celui de Jamal Khashoggi (Arabie saoudite)
L’assassinat du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le 2 octobre a provoqué un tollé international. Porté disparu jusqu’à ce que les autorités saoudiennes reconnaissent son meurtre, Jamal Khashoggi a été tué par
L’assassinat du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le 2 octobre a provoqué un tollé international. Porté disparu jusqu’à ce que les autorités saoudiennes reconnaissent son meurtre, Jamal Khashoggi a été tué par strangulation, puis démembré, selon les autorités turques. L’opération aurait été menée par un commando envoyé d’Arabie saoudite et reparti le jour même. Ce journaliste, exilé aux Etats-Unis, était venu au consulat pour des démarches administratives en vue de son futur mariage. Cet assassinat a mis en lumière la nature effroyable du régime saoudien et de la politique ultra-répressive du prince héritier Mohammed ben Salmane. Plus de 160 ONG, parmi lesquelles RSF, ont demandé au secrétaire général des Nations unies d’initier une enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur ce meurtre.

Source : Rapport RSF