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A l’mage des dirigeants du monde entier, le chef de l’Etat guinéen s’est adressé à la nation guinéenne dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019.
Par définition, cette adresse à la nation devrait dans les conditions normales répondre aux préoccupations des populations, lever les inquiétudes et leur donner de l’espoir pour des lendemains meilleurs.

Pour le cas de la Guinée, les commentateurs et autres observateurs de la vie politique pensent que le chef de l’Etat est passé totalement à coté de la plaque. Suivez plutôt le regard de la Rédaction.
Parlant de l’indépendance de la Guinée, Alpha Condé a estimé dans son discours que cela constitue une valeur essentielle pour la consolidation de notre histoire. Même si soixante ans après l’indépendance nationale, le pays se cherche encore au point que les pays qui ont accédé plus tard à leur indépendance nationale comme l’Angola ou encore la Cote d’Ivoire dament le pion à la Guinée sur le plan du développement socio-économique.
Pour ce qui est de la dégringolade de l’économie nationale, alpha Condé à sa propre lecture des faits. Il explique la crise en ces termes : « L’année qui vient de s’écouler a été marquée sur le plan international, par de nombreuses crises économiques et sociales. Mais la Guinée a démontré la solidité de ses institutions, la maîtrise de son cadre macro-économique, son attachement à l’unité nationale ainsi qu’au renforcement de la démocratie ». Sans doute, le chef de l’Etat a oublié la chienlit à la Cour Constitutionnelle et les nombreuses tueries lors des manifestations politique puisque l’année 2018 a battu tous les records de mort à balles réelles en Guinée. Ce, depuis son accession à la magistrature suprême du pays le 21 décembre 2010. Bien qu’il affirme être attaché à la démocratie, force est de reconnaître que cette démocratie est foulée au sol par le président lui-même, alors qu’il est garant du respect des lois de la République.
Pour ce qui est de l’Economie, Alpha Condé reste attaché aux chiffres, avec selon lui une croissance à deux chiffres. Mais secret de polichinelle, la santé d’une économie se mesure sur les conditions de vie et de travail des populations. Or, en Guinée, la pauvreté et le chômage sont endémiques et les guinéens tenaillés par la faim, la mal-gouvernance et la cherté de la vie ne savent plus à quelle gouvernance se vouer. Pour faire miroiter les guinéens, Alpha Condé parle des dizaines de milliards de dollars mobilisés pour le financement des projets en Guinée par la Chine. Sans plus de détails puisque la Chine est loin d’être la mère Térésa encore moins le père Noël pour donner gratuitement des milliards à la Guinée.

Alors que le prix du sac du riz importé a franchi la barre symbolique de 300.000 GNF dans certaines localités du pays, Alpha Condé comme en 2011 voudrait toujours faire de l’agriculture une priorité : « atteindre l’autosuffisance alimentaire, par le renforcement des cultures vivrières, élever le niveau de vie des paysans par des cultures de rente comme l’anacarde, café robusta et arabica, sésame, gingembre etc ». À propos, si les guinéens ne meurent pas de faim, ça tout l’ère.
Malgré des chiffres fournis par le président sur la fourniture de l’électricité, la réalité est tout autre sur le terrain. L’obscurité a pris le dessus dans plusieurs quartiers de la capitale et dans l’arrière pays.
Pour ce qui est de l’Economie, le chef de l’Etat apprend aux guinéens que la Guinée a exporté plus de 60 millions de tonnes de bauxites et d’autres minerais en 2018. Toutefois dans son discours, c’est silence radio sur la présence de la quinzaine de sociétés minières évoluant dans la préfecture de Boké, les conditions d’installations de ses nombreuses sociétés minières en Guinée et les revenus engrangés au compte du contribuable guinéen, excusez du peu, la liste des non dit dans ce secteur est très longue.
Parlant de la grève des enseignants qui constitue un réel problème de société, le chef de l’Etat n’a pas été du tout loquace en affirmant que le droit à l’éducation est également une question importante et que le Gouvernement continue d’œuvrer à la préservation des équilibres macro-économiques, à l’application du protocole d’accord avec le patronat et les syndicats ». Une affirmation que de nombreux guinéens et leaders politiques qualifient de ridicule, puisqu’en réalité et contrairement aux affirmations du palais Sekhoutouréah, les enfants sont à la maison et les écoles sont fermées dans le pays profond. Certains parlent même d’une honte nationale pour un ancien professeur de Droit de son état.

Parlant de politique et des troubles sociaux, le président Alpha Condé ne manque pas d’argument : « les dernières contestations autour des élections locales et le mouvement social d’une partie du syndicat de l’enseignement ont occasionné des manifestations qui ont fait des victimes, détruit des biens matériels, et porté atteinte aux symboles de la République. L’éducation de nos enfants a été perturbée, par des groupes de manifestants qui n’ont pas hésité à empêcher le déroulement des cours. Les activités économiques et sociales ont été troublées par des mots d’ordre imposés aux populations par la menace, l’intimidation et les voies de fait. Je tiens à vous le confirmer, L’État, garant de la protection des citoyens et de leurs biens ne peut rester sans réponse. C’est pourquoi, des PA ont été créés dans les zones de turbulence pour protéger les populations contre les fauteurs de troubles. Des mesures ont été prises pour dissocier les manifestants qui revendiquent des droits et des casseurs dont le seul but est de semer le désordre dans notre pays ».
Enfin, Alpha Condé félicite son gouvernement et particulièrement son PM pour di-il « son engagement, son dynamisme, sa disponibilité et son dévouement »… là se pose un véritable problème et pour cause. Ibrahima Kassory Fofana de l’avis de tous les observateurs tarde encore à imprimer sa marque dans le cadre d’une bonne gouvernance du pays. Selon les mêmes analystes, il s’est plutôt posé en « Général de Général de guerre ». Un général tout de même qui tarde à remporter la guerre face aux enseignants grévistes déterminés, la situation sur le terrain dans les écoles en fait foi et les syndicalistes qui menacent d’aller en grève pour protester contre la baisse à 500 GNF du prix des produits pétroliers, sont entre autres des preuves éloquentes que la guerre est loin d’être gagnée.

Almamy Kalla CONTE

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