Depuis quelques temps, nous avons estimé que le fonctionnement et le processus de prise de décision était troublé. Nous avons signalé cet état de fait à l’interne qu’il fallait à tout prix corriger.
C’est à l’issue de l’échec de nos interventions respectives que nous nous voyons aujourd’hui contraint de prendre la parole pour exposer les faits.
Nous avons estimé que depuis notre retour de Bel Air et depuis le début de la mise en œuvre du plan stratégique arrêté à Bel Air, nous connaissons des dysfonctionnements quant au processus de prise de décision. Nous nous heurtons à un fait accompli et à un travail fractionnel qui ne dit pas son nom. Il y a des subterfuges tendancieux pour contourner le processus inscrit par le règlement intérieur.
Les prescriptions du règlement intérieur sont violées au quotidien en ce qui concerne les prises de décisions. Les problèmes les plus pointus sont exposés au cours des plénières de la CENI. C’est lorsque nous sommes en train de discuter et que les discussions ne sont pas terminées, que des prises de position sont avancées dans les mass-médias en disant que la CENI est convenue de ceci et de cela, alors que le processus de discussion était en cours. Et qu’aucune décision n’a été prise, ni par consensus, ni par voie de vote comme prescrit par le règlement intérieur.
Nous avons signalé ces faits et nous nous sommes inscrits en faux contre cette tendance de travail fractionnel. Et nous avons saisi la plénière de ce jour autour de ce problème qui nous préoccupe et qui fausse les activités de la CENI nouvelle. Nous avons voulu résoudre ce problème à l’interne pour discuter entre nous. Nous devons reconnaitre que beaucoup parmi nous, même des commissaires qui ne sont pas mentionnés dans cette liste, qui ont donné de la voix et qui ont apprécié cette façon de faire. Mais malheureusement, je crois que cette opinion n’est pas partagée par tous.
Et nous sommes obligés de dire que ce problème a été soulevé aujourd’hui, nous nous sommes prêts à en discuter. S’ils le veulent bien. S’ils ne le veulent pas, nous sommes prêts à organiser une conférence de presse pour en saisir les autorités judiciaires de la Guinée mais aussi l’opinion publique guinéenne et l’opinion internationale.
C’est pourquoi nous avons décidé ensemble ici de faire état de cela pour que l’on ne dise pas que nous sommes en train de boycotter quoi que ce soit. Nous sommes un groupe de commissaires conscients de nos responsabilités, nous sommes conscients que le peuple de Guinée attend de nous de faire des élections justes, équitables et dans les meilleurs délais pour nous sortir notre peuple du marasme actuel.
Nous ne cautionnerons jamais aucune activité consistant à retarder ces élections mais nous travaillerons sans relâche à la satisfaction des desiderata de notre peuple dans la paix, la justice, la quiétude et la légalité. C’est ce que nous avons décidé de faire. Et nous voulons signaler cet état de fait. Nous ne voulons pas expliciter tous les problèmes ici mais nous en appelons à l’opinion nationale et internationale pour que tout le monde sache ce qui se passe au sein de la nouvelle CENI. »