Le Directeur Général du Chemin de fer de Guinée, Naby Dioura, alias Badras pour les intimes, a accordé ce vendredi, 26 Avril 2013 une interview dans laquelle, il a rassuré les habitants de la haute Banlieue par rapport à l’existence d’un second train déjà disponible pour garantir le transport de personnes et de leurs biens en toute sécurité.

 

Parlez-nous de la situation actuelle du train de la Banlieue.

Oui, comme vous le voyez chaque matin et chaque soir, le train de la banlieue continue son circuit. Ça navette ferroviaire au gré de la population dans les bonnes conditions. Il y a eu un arrêt momentané très limité d’ailleurs parce qu’on a pris que 5 jours pour des raisons de réparation et d’entretien de la voie. Après les 5 jours, très rapidement, on a repris le circuit, actuellement, tout se passe bien sauf les jours où, il y a des échauffourées dans la ville. Il faut garer pour ne pas que le train soit lapidé. Parce qu’à plusieurs reprises, le train a reçu des projectiles des pierres, casser des vitres à des moments donnés. Donc, au jour d’aujourd’hui, chaque fois qu’on dit qu’il y a un grand mouvement de ce genre en ville à n’importe qu’elle heure, on gare pour préserver l’outil lui-même. Sinon, dans les conditions normales, le train continue son circuit.

Comment se fait l’entretien dont vous parlez ?

En fait, une voie ferrée nécessite un entretien continu. Cet entretien qui quotidien se fait par le canal d’un personnel de la voie. Mais il se peut qu’un rail se casse quelque part, où qu’il y ait affaissement dans un virage, alors dès que c’est constaté, on arrête les opérations pour pouvoir résoudre le problème, donc, c’est ce qui s’est passé avec Conakry Express.

Il y avait-il des points criques donc ?

Oui, quand on s’arrêtait, il y avait cinq points critiques qu’il fallait rapidement traité. Il s’agit des kilomètres 27, 26, 29 qui est d’ailleurs un virage au niveau de Wanindara et au kilomètre 6 à l’arrivée de la Gare de Dixinn. On a procédé à toutes ces réparations et on a repris la circulation dans les conditions normales.

Il arrive souvent qu’il y ait des réclamations des passagers à bord de Conakry Express. Comment vous les gérez ?

Qu’est-ce qu’ils vont réclamer ? Parce que d’abord, on ne transporte pas de bagages, on ne transporte que des passagers. Chacun vient bras vide ou peut être, son sac à main. Maintenant, si c’est la continuité du circuit, l’arrêt que nous faisons, c’est dans leur intérêt. Parce que, le train passager doit circuler avec l’extrême sécurité, car, nous transportons des passagers.

Transporter les passagers. Au nombre de combien ?

Dans les conditions normales, on doit transporter 1.500 passagers par voyage, parce qu’on 13 voitures voyageuses qui sont accrochées. Et chaque voiture a 120 places disponibles. Donc s’il y beaucoup de passagers, on prend jusqu’à plus de 1.500 passagers dans un voyage. Quand tu as 1.500 personnes à transporter, il faut prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver leur sécurité aussi bien à bord qu’à l’extérieur du train.

Comment sont recrutées les personnes qui travaillent dans Conakry Express ?

Aujourd’hui, nous 260 travailleurs en tout. Le travail de train nécessite une répartition sectorielle des fonctions. Au niveau du chemin de Fer, il y a la section voie, qui ne s’occupe que de la voie ferrée, il y a la section exploitation qui s’occupe de l’exploitation du train notamment, du billetage, de l’entretien, du balayage, de tout ce qui est lié à l’exploitation et tout ceux qui sont en contact avec les passagers ; il y a la section matériel roulant ou technique, et là, on est en rapport direct avec les mécaniciens, les électriciens et les conducteurs. Ce personnel de 260 se retrouve reparti entre ces différents secteurs. Comment on les recrutés ? D’abord, c’est un travail subalterne, c’est-à-dire, c’est la vente de billets, la conduite de la locomotive, l’entretien et la mécanique. C’est à la partie comptabilité où il y a des gardes supérieures qui s’occupent en réalité de la comptabilité. Celui qui a le niveau baccalauréat, pourrait connaître les calculs arithmétiques, il peut aussi, vendre les billets. On a vu que ça ne nécessitait un effort intellectuel immense pour ce qui est de l’Exploitation. Donc, on a opté pour ceux qui ont fait d’abord le métier, c’est-à-dire ceux qui ont fait l’IPS-Chemin de Fer. C’est pourquoi, si vous regardez la partie conduite, mécanique et exploitation, vous trouverez plus de 80% de ceux qui ont fait en réalité les CPF de chemin de fer.

Vu l’abondance des passagers au niveau des différents arrêts, y a-t-il nécessité de mettre en circulation un second train ?

Oui, nous disposons d’un second train qui est effectivement existant et qui est garé. Mais le remettre en circulation avec le premier, nécessite beaucoup de disposition à prendre. Premièrement, nous circulons sur une voie concédée à la CBK (Compagnie de Bauxite de Kindia), donc chaque fois que nous nous circulons, la CBK est obligé de s’arrêter. Il arrive par fois qu’un train de CBK soit au niveau du Dubréka et nous prenions départ, ce train serait obligé de s’arrêter. Il arrive qu’un autre veuille quitter le Port pour aller à la mine à Débélen, tant que nous sommes sur la voie, celui-là aussi est obligé de s’arrêter. Donc, il faut un graphique entre CBK et nous (Conakry Express) une augmentation de plages horaires de capacité de circulation qu’on appelle la durée, pour que nous puissions mettre un deuxième train en circulation. Un second aspect, c’est que nous avons un premier train qui 13 wagons. Donc, il s’agit de calculer 120 passagers multipliés par 13 que nous n’arrivons pas à remplir 100% de son coefficient de remplissage. Alors, si le premier n’est pas complètement rempli, il n’y a pas la nécessité de mettre en circulation un 2ème train. Le troisième aspect, c’est que le matin, toute la population de Conakry déferle vers Kaloum. Au point que vous avez remarqué, quand le train monte le matin vers Kagbélén, si n’y a personne en route, il ne s’arrête même pas. Et le soir, il redescend vide. Au point que la configuration géographique de la ville est faite que c’est devenu une habitude. Un autre aspect qui nous est difficile, sinon, nous nous sommes prêts, le personnel est formé. C’est ce qui fait d’ailleurs la pléthore de personnes que vous avez constaté. On avait commencé à faire circuler les deux trains. Mais après, on a arrêté un pour toutes ces raisons que je viens de citer.

Vouloir garder le second train immobilisé n’a –t-il pas d’impact sur les wagons ?

Non, ça n’aura aucun impact technique, car, on ne le gare pas comme une voiture. Toutes les voitures qui sont là-bas, ne font pas une semaine sans circuler, les locomotives, les wagons, on les remplace au fur et à mesure pour que chaque élément soit en circulation et réchauffé à tout moment.

Un mot pour maintenir en plein espoir les différents passagers.

Les passagers, je les rassure et ils l’ont constaté, nous n’avons pas commencé hier, c’est depuis trois ans que nous circulons. Et nous sommes à leur entière disposition, car, nous faisons un transport public qui exige une obligation de service public, c’est pourquoi vous constatez que les tarifs sont très faibles pour faire gagner la population. Nous les rassurons que nous continuerons à circuler et à les transporter à tout moment sauf quand les circonstances de sécurité ne permettent pas. La vétusté des rails par exemple ainsi que pendant des mouvements pendant lequel, certaines personnes déversent leurs venins sur les biens publics, symbole de l’Etat. On n’en a été victimes plusieurs fois.

Sannou Camara 655 13 00 33