Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président Alpha Condé a nommé près de 40 ministres depuis qu’il est aux affaires le 21 décembre 2011. Mais force est de reconnaitre qu’il n’a confiance en personne. L a nomination du tout puissant coordonnateur général de l’EDG, électricité de Guinée, Abdoulaye  Kéita qui n’avait de compte à rendre à personne est une parfaite illustration.
Ni le Premier Ministre chef du gouvernement, Mohamed Saïd Fofana, le tout puissant et exigeant Ministre de l’économie et des Finances Kerfalla Yansané encore moins le Ministre d’Etat à l’énergie et à l’hydraulique, Papa Koly Kourouma n’avait à mettre le nez dans les affaires de l’EDG. Abdoulaye Kéita, l’enfant de Siguiri, une ville située à la frontière Malienne et considérée comme le bastion du RPG, parti au pouvoir n’avait de compte à rendre à personne. Il décaissait le montant qu’il voulait et quand il voudra. Et au lieu de servir du courant électrique aux guinéens, Abdoulaye Kéita a griffé un livre qu’il a dédicacé en trois temps. D’abord à la maison de la presse de Coleah, ensuite au grand hôtel Novotel puis à Paris. Comme si les français avaient besoin de savoir comment la fourniture d’électricité se fait en Guinée.
Pour ce qui est du montant décaissé par Abdoulaye Kéita, personne ne pourra dire ce qu’il en a fait avec. Conséquence, la capitale guinéenne est plongée dans l’obscurité en cette période de grande pluie qui s’annonce. Pour ce qui est du pays profond, n’en parlons même pas.
Et dans les quartiers obscurs de Conakry, les citoyens n’entendent pas se laisser faire.  Ils descendent dans les rues pour se faire entendre en brulant des pneus, en s’attaquant aux bus de la SOTRAGUI, les voitures des particuliers et autres symboles de l’Etat. Et c’est presque une tradition dans la capitale guinéenne depuis le mois de mars dernier. La nuit du  dimanche à lundi n’a pas fait exception à la règle dans les quartiers de Taouyah et plusieurs autres quartiers de Ratoma. Les citoyens qui en avaient marre de vivre dans le noir sont descendus dans les rues.
Un autre problème qui ne plaide pas en faveur de l’opposant historique, c’est le problème d’eau. Comme nous enseigne la sagesse populaire, le malheur ne vient pas seul pour Alpha Condé. Au moment où le courant électrique a boudé les foyers, les robinets de la SEG, société des eaux de Guinée sont aussi  à sec.
Il faut parcourir plusieurs km pour avoir quelque bidon d’eau au niveau des nantis qui ont des forages chez eux. Et comme au moyen âge, les citoyens n’ont pas le choix que de recourir aux puits pour se procurer un peu d’eau. Ce, avec tout ce que cela comporte comme risque en cette période favorable au développement  du  choléra.
Et si autrefois c’est le courant qui était réclamé, maintenant, c’est l’eau et l’électricité. D’où notre interrogation : c’est la tension  électrique ou le débit de l’eau qui emportera le président Alpha Condé ?
Cette question vaut son pesant d’or puisque après 50 ans de combat politique, on a l’impression que le président Alpha Condé ne s y connait pas en gouvernance. A cela, s’ajoute l’ethno stratégie dans les nominations au poste de responsabilité.
A propos, le directeur de cabinet à la présidence de la république, Dr Mohamed Diané est accusé à tort où à raison de procéder à l’épuration ethnique dans les nominations. C’est le cas récemment d’un Touré qui a été soumis aux questions avant  de bénéficier d’une promotion. Il était  question de savoir si c’est un Touré maninka ou un Touré de Moriah dans la préfecture de Forécariah.
Et puisque ce Touré était morianais, il a été tout simplement ignoré par Mohamed Diané, dit-on. Pauvre Guinée !
Mohamed Soumah