Depuis mercredi dernier, date de l’unimation des six victimes des violences politiques en Guinée ces deux derniers mois, pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité des violences qui secouent la haute  banlieue de la capitale guinéenne réputée proche du président de l’UFDG, Mamadou Cellou Diallo.

 

Sur la bretelle Hamdallaye-Bambeto-Cosa, communément appelé « axe du mal », tout est permis et pour cause. L’absence de l’Etat sur ce tronçon est criard. Et les loubards et autres citoyens se reclamant de l’opposition se croient tout permis. Ainsi, les armes de guerres, armes blanches et les pierres se cotoient au grand dam des citoyens.

Depuis  cette date, les langues se délient et chacun va de ses commentaires. L’opposition radicale parle de 15 morts tandisque le gouvernement du président Alpha Condé reste muet sur le nombre de mort.

Et pour en rajouter à la confusion, le Porte-parole du Gouvernement,  Damantang Albert Camara s’est fendu d’un communiqué pour ne rien dire finalement.  Lisez plutôt le communiqué laconique.

 

Le Gouvernement constate avec regret que depuis le jeudi 21 mai, jour de l’enterrement de certains militants du Collectif de l’opposition, en passant par la marche du 22 mai et de la journée ville morte du 23 mai, des violences s’installent et persistent en haute banlieue de Conakry, précisément sur l’axe Bambéto-Coza.

Des pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics, des exactions diverses, sont quotidiennement constatées dans ces zones.

Le Gouvernement s’inquiète d’autant plus que des responsables de partis politiques de l’opposition ont appelé à la constitution de comités d’autodéfense contre les forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Ces appels à la constitution de milices ont été relayés par certaines radios qui, elles-mêmes, ont appelé à une situation insurrectionnelle.

Le Gouvernement dénonce de tels comités dont la création va à l’encontre de la constitution et des valeurs républicaines que pourtant tous prétendent respecter.

Le Gouvernement estime que les violences – suivies de destructions de biens privés et publics – qui secouent l’axe Bambéto-Coza dépassent largement et outrancièrement la revendication politique sur le processus électoral en cours.

Le Gouvernement constate avec regret, qu’en dépit des appels au calme et à la retenue des leaders politiques, des médiateurs et des religieux, les manifestations de rue ont connu une escalade continue et tournante dans certains quartiers, où différents groupes s’affrontent, installant une sorte de solidarité du mal dans une rivalité destructrice.

La circulation d’armes dans les différentes communautés, la constitution de milices et de groupes d’autodéfense, sont autant de sujets d’inquiétude.

Le Gouvernement réitère son rejet de la violence comme mode de résolution des problèmes qui se posent à la nation et rappelle son attachement à un dialogue national avec tous les acteurs, sur de grandes questions pour aboutir à un contrat de paix entre tous les Guinéens, seul gage d’une paix durable.

Toutefois, il appartient au gouvernement de restaurer l’ordre et la sécurité sur l’ensemble du pays et en particulier dans les zones de turbulence, dans le respect strict des droits de l’homme.

Pour ce faire, le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour restaurer l’autorité de l’Etat et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui enfreignent la loi.

Le Gouvernement affirme solennellement et fermement qu’aucun acte de violence, aucune violation des lois, quels que soient les auteurs, les motifs et les prétextes, ne sera toléré.

Les autorités guinéennes tiennent régulièrement informés les médias, la société civile et les partenaires internationaux du déroulement de la situation politique.

Le Porte-parole du Gouvernement

M. Damantang Albert CAMARA, Porte-parole du Gouvernement, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi