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Affaire du 19 juillet : Me Mohamed Traoré dénonce le régionalisme et l’exclusion dont il a été victime de la part de ses confrères avocats de la défense !

Comme annoncé par votre quotidien en ligne, les audiences de la cour d’appel dans le dossier de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat se sont poursuivies ce mardi avec la plaidoirie de Me Mohamed Traoré.

Pour lui, le dossier est cousu de fil blanc et beaucoup d’incohérences.   Il a estimé que les droits des accusés ont été  systématiquement violés par les officiers de police judiciaires incompétents et  ceux qui ont interpellé les accusés. Le tout avec une commission extrajudiciaire installée au camp Almamy Samory Touré qui n’avait aucune compétence pour interroger des citoyens en conflit avec la loi en l’absence de leurs avocats.

 

Il parlera en outre de règlements de comptes contre les proches de l’ancien président de la transition,  général Sékouba Konaté et les proches parents de certains accusés considérés comme le cerveau de l’attaque.

Il a appelé la cour, particulièrement au président Me Fodé Bangoura à ne pas avoir peur pour dire la vérité.  « Personne n’est capable de vous influencer ou de vous muter à Koundara ou les audiences se tiennent sous les manguiers, à Mandiana ou à Gaoual. Ne suivez que votre intime conviction en relaxant les accusés, vous rentrerez dans l’histoire », a indiqué Me Mohamed Traoré.

Par ailleurs, Me Mohamed Traoré a exprimé sa préoccupation par rapport à l’évolution grandissante du régionalise et de l’ethnie dans les débats en Guinée. Et pour illustrer ses propos, il a cité deux exemples.

«  Quand j’ai été constitué par Alpha Saliou Wann pour sa défense, les gens lui ont dit, il faut faire attention puisque ces gens là sont des capairais qui signifient « igame », allusion faite  à l’ethnie Maninka  qui est au pouvoir. Ce n’est pas sur qu’il te défend convenablement, lui ont conseillé ses parents,  a déclaré l’avocat qui ajoute que «  son client a aussi attendu sa prestation pour se rendre à l’évidence si effectivement un avocat maninka  sous le régime du président Alpha Condé peut défense un accusé peul. Et c’est quand il a vu ma prestation qu’il a été rassuré et il m’a appelé pour me faire la confidence », déclare Me Traoré.

 A propos, il faut dire que  depuis la présidentielle de 2010, les maninka, l’ethnie du président Alpha Condé  sont surnommés « capairais qui signifient « igames » par les peuls, ethnie de Mamadou Cellou Diallo. Les maninkas aussi parlent de Yabairais pour  désigner les peuls.

Histoire de dire qu’en haute Guinée, c’est  capairais, l’aliment principal que les maninkas mangent et qu’au Foutah, c’est Yabairais, l’aliment principal que les peuls mangent.

Plus loin, l’avocat Me Mohamed Traoré affirme qu’il a été sidéré quand ses confrères avocat même ont douté de sa sincérité et de son engagement à défendre réellement les  accusés. « Certains confrères m’ont considéré comme un espion à la solde de Me Mory Doumbouyah qui est maninka et  avocat de l’Etat et d’autres comme un traitre à la solde du Procureur général, William Fernandez avec qui j’ai une amitié. Ils se sont méfié de moi et ne voulait rien avoir avec moi en terme d’échanges. Et quand j’ai compris que j’étais indésirable  dans le groupe des avocats de la défense, j’ai quitté leur  banc pour venir m’isoler à cette table pour ne pas gêner leur conversation », a martelé l’avocat qui a estimé que l’homme est le fruit de son milieu. Avant d’ajouter, « moi je suis le fruit d’une  zone minière Kamsar où toutes les ethnies viennent pour chercher du travail et de l’argent. Et dans les cités, on ne prenait pas les peuls pour les mettre dans un coté, les maninkas aussi à part ; les Sosso ou forestière à part aussi. Nous étions tous ensemble  dans les cités et il n y avait aucune distinction entre les habitants de la ville ».

Pour terminer, Me Mohamed Traoré a eu aussi une pensée pour les militaires arrêtés dans cette affaire et sont sans jugement. Il s’agit du général Nouhou Thiam, ancien chef d’état major de l’armée guinéenne, colonel Mamadouba Bondabon Camara et deux autres sous officiers qui croupissent à la maison centrale.

Il était presque tard dans la soirée quand le président de la cour Fodé Bangoura a demandé à Me Bassirou Barry qui a eu un malaise lundi  qui lui a empêché de continuer sa plaidoirie mais qui est revenu ce mardi dans la salle d’attendre demain mercredi à  9 h30 h pour terminer  sa plaidoirie.

 

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