Alpha Condé : opposition et journalistes constituent des boucs émissaires pour justifier le peu de résultat visible sur le terrain !
Bien que la majorité des guinéens lui ont choisi comme Président de la République, le président Alpha Condé se comporte toujours comme le chef de fil de l’opposition qu’il était il y a plus de 40 ans. Sauf que, il a changé de fusils d’épaules et pour cause.
Autrefois, ce sont les présidents Ahmed Sékou Touré, général Lansana Conté et le capitaine Moussa Dadis Camara qui étaient sa cible. Ces derniers étaient accusés de tous les petits noms d’oiseau puisque responsables selon Alpha Condé de tous les maux dont souffrent la Guinée.
Ces maux ont pour nom, la mal gouvernance, l’impunité, la mauvaise gestion, le clientélisme, des nominations sur mesure, le régionalisme, des crimes économiques, le déficit de démocratie ; excusez du peu, la liste des griefs du chef de fil de l’opposition de l’époque est longue.
Mais à vivre de très bien, il faut le dire, les pratiques dénoncées par Alpha Condé sont toujours en cours en Guinée. Si ce n’est d’ailleurs pas pire qu’avant.
C’est la mal gouvernance, l’impunité, la mauvaise gestion, le clientélisme, des nominations sur mesure, le régionalisme, des crimes économiques, le déficit de démocratie qui sont toujours à l’honneur dans la Guinée du président Alpha Condé qui est encore plongée dans l’incertitude.
Mais comme nous enseigne la sagesse populaire, celui qui tombe à toujours des arguments pour expliquer sa chute. Soit, il a buté le pied sur un gros caillou, soit il a été poussé par quelqu’un d’autres, et j’ai-je encore.
Pour le président Alpha Condé, les boucs émissaires ne sont que des journalistes et opposants qui n’aiment pas la Guinée, qui ne veulent pas que la Guinée avance du tout.
Aux opposants à son régime, il a imputé la responsabilité de « saboter le problème d’électricité au pays ». Pourtant, il dit avoir investi dans ce secteur plus que tout autre secteur. Secret de polichinelle, c’est encore lui Alpha Condé qui a nommé Abdoulaye Kéita comme « tout puissant coordonnateur de l’EDG, électricité de Guinée ». C’est encore lui qui lui donnait l’argent du contribuable guinéen pour investir dans ce secteur. Mais comme ça n’a pas marché, c’est encore le président Alpha Condé qui lui a limogé de son poste.
Alors, qui du président Alpha Condé ou de l’opposition doit demander des comptes à l’ancien coordonnateur de l’EDG qui a été limogé apparemment pour mauvaise gestion ?
En réponse, nous estimons qu’il appartient au président Alpha Condé de demander des comptes à Abdoulaye Kéita et non à l’opposition qu’il accuse de sabotage.
Il en est de même au Ministre Ibrahima Kourouma de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique qui a doublé la facture pour la gestion des examens nationaux et qui est condamné par la justice guinéenne à payer la somme de 1 milliard 775 millions de GNF aux étudiants qu’il a escroqués.
Il y a aussi le cas de son fils Alpha Mohamed Condé et son ami Aboubacar Sampil dans le domaine miner. A titre d’exemple, la société « Sable Mining Cooporation », une société Anglaise avait eu un contrat en bonne et dû forme sous la transition du général Sékouba Konaté avec l’aide de Baidy Aribot.
Ce dernier qui se bat actuellement pour être le Maire de Kaloum a perçu 6 millions 200 000 euros que la société « Sable Mining Cooporation » basée à Londres q versé dans son compte de la société générale à Paris.
La même licence d’exploitation a été revendue à une autre société. Et Baidy Aribot a été trimballé en justice au Tribunal de première instance de Kaloum pour escroquerie. La suite est connue.
Il a fallut que le tout puissant conseiller à la présidence de la République de son père, Alpha Mohamed Condé se mette dans la balance pour négocier avec la société Sable Mining Cooporation pour que la concession vendue par Baidy Aribot revienne à la société. Ce, à l’aide des espèces sonnantes et trébuchantes. Et pour masquer le topo, Aboubacar Sampil qui est le petit du président Alpha Condé et l’ami de son fils Alpha Mohamed Condé en est l’actionnaire majoritaire. C’est tout dire.
Ce sont des exemples parmi tant d’autres de la longue liste des crimes économiques et de mauvaises gestions.
Où se trouve alors la faute de l’opposition ?. En clair, personne n’a empêché Alpha Condé de donner de l’électricité et de l’eau aux guinéens en cette période de grande pluie, sinon que le laxisme et la mauvaise gestion dont il se rend coupable depuis près de trois ans.
Pour ce qui est des journalistes guinéens, le président de tous les guinéens a une dent contre eux. Mais pour mettre les femmes et hommes de medias de son coté en prélude aux élections législatives prochaines, il a cru bon de convier les responsables des associations de presse lundi au palais Sekhoutoureah.
Même si l’objectif était de prendre langue avec les journalistes pour connaître leur problème, la rencontre a été vite transformée par le locataire du palais Sekhoutoureah en « une école de journalisme ». Les 16 confrères qui formaient la délégation ont reçu vraiment des leçons de morale d’une autre époque. Le président Alpha Condé est allé plus loin pour dire qu’il n’a jamais rencontré la presse guinéenne parce que, les journalistes guinéens sont capables de parler je cite «du soleil à la place de la lune ».
Pour lui, ce sont les journalistes Ivoiriens, sénégalais, Maliens et autres français qui disent la vérité. Raison pour la quelle, il n’a jamais accordé d’interviews aux journalistes guinéens mais plutôt aux autres.
Mais on comprend le président Alpha Condé. Le tort des journalistes guinéens, c’est de n’avoir pas dit ou écris peut être comme lui que c’est l’opposition qui a saboté le problème d’électricité en Guinée ou tout au moins qui est à l’origine de tous les maux dont souffre le pays.
Alors M. le président, qu’on se le tienne pour dit. Le journaliste n’est pas un juge et son rôle n’est pas de dire la vérité. Mais nous nous en tenons aux faits, rien que les faits. Comme le dit d’ailleurs si éloquemment Hervé BOURGET, un éminent journaliste et ancien Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Français je cite : « un journaliste n’est pas un juge, il n’est pas un commissaire de police, il n’est pas une grande gueule, il ne crée pas l’information, mais il rend compte » .
Vous avez l’obligation M. le premier Président démocratiquement élu de la Guinée de comprendre cette perception du métier de journaliste pour le bonheur de notre corporation.
Ousmane Cissé