Avec l’enclavement des chefs lieux des préfectures et des villages reculés et difficiles d’accès en Guinée, les motos taxis sont devenus incontournables pour se déplacer dans le pays profond. Mais ce moyen de déplacement pour les populations de l’arrière pays considéré comme le plus rapide et efficace pour parcourir les routes boueuses et en piteux état n’est pas sans conséquence sur la vie des villageois et ceux qui empruntent ce moyen de transport.

Selon des informations relayées par des medias locaux, jamais un jour ne passe en Guinée sans qu’il n y ait des accidents de circulation occasionné par des motos taxis. Avec pour conséquence, des morts d’hommes et des blésés graves.

Des statistiques fournies par la direction centrale de la sécurité routière allant de la période du 1er janvier au 30 mai 2012, 142 motos taxis ont fait des dégâts matériels importants, 105 motos ont fait des dégâts matériels légers, soit un total de 247 accidents de motos.

Avec 162 personnes qui ont été tuées dans les accidents de circulation en Guinée toute catégorie confondue dont des accidents de motos.
De nos investigations, il ressort que plusieurs facteurs expliquent ces drames. Certains citoyens interrogés affirment que les motos taxis constituent des moyens de transport rapide mais avec des conséquences fâcheuses. La circulation routière reste compliquée en Guinée.

Les routes guinéennes se trouvent dans un état de dégradation très poussé et la saison des pluies qui varient entre 6 et 8 mois selon les régions n’est pas pour arranger les choses, déclare Ibrahima Touré, conducteur de taxis moto.
A ceux-là s’ajoutent des surcharges. Les conducteurs des motos taxis prennent deux ou trois personnes sur les motos sans compter leur propre personne. Il y a aussi l’âge des conducteurs qui varient selon nos informations entre 15 et 20 ans. Ce qui comptent pour ses conducteurs, c’est aller vite et revenir pour prendre un autre passagers afin d’avoir le montant qu’ils doivent déposer au propriétaire de moto. Ces montants varient entre 50 mille et 100 mille GNF.

A en croire un citoyen de la préfecture de Forécariah, les motos taxis restent un secteur lucratif qui rapporte beaucoup d’argent aux propriétaires de motos et aux conducteurs. Mais en empruntant des motos taxis, on n’a pas la certitude d’arrivée à bon port, a confié un autre citoyen de la préfecture de Forecariah joint au téléphone qui affirme par ailleurs que c’est un mal nécessaire « nous n’avons pas le choix », a-t-il déclaré.

Ce qui est regrettable, c’est qu’à ce jour, aucune disposition n’est prise par les autorités pour réglementer le secteur des motos taxis dans la circulation en Guinée.
Comme pour dire qu’avec les les taxis motos en Guinée, la mort est toujours au rendez-vous.

Ousmane Cissé