Le moins que l’on puisse dire, c’est que rien ne va entre les ténors de l’opposition guinéenne. Après les élections législatives et la décision de l’opposition de siéger malgré les nombreux problèmes d’irrégularités signalés, il a été convenu selon nos sources la présentation d’un seul candidat de l’opposition pour la présidence de l’assemblée nationale.
Mais jusqu’à la dernière minute, Jean Marie Doré a tenu à être candidat malgré le choix porté sur le président de l’UFDG, Cellou. A la réunion de l’opposition pour entériner le choix de Cellou, Jean marie Doré était absent et il a fermé son téléphone, selon nos informations. Une délégation avait alors été envoyée dimanche soir chez Jean Marie Doré pour lui demander de sursoir à sa candidature. Mais la réponse a été non.
Et Cellou qui rêvait peut être stoïquement l’unité de l’opposition en oubliant que Jean Marie Doré avait déclaré je cite que l’opposition guinéenne est la plus bête d’Afrique en a eu pour son propre compte. N’ayant pas de choix, le président de l’UFDG a renoncé au profit de Madame Anne-Marie Tofany. Et dans la salle du palais des nations, coup de théâtre, Jean Marie Doré a aussi démissionné. Une façon de dire que sa candidature était bien liée à celle de Cellou.
Le 13 janvier lors de la mise en place du bureau exécutif de l’assemblée nationale, Jean Marie Doré à l’image de l’ancien tout puissant Ministre de l’économie et des Finances, Ibrahima Kassory Fofana, pressenti pour occuper le poste de Premier Ministre en remplacement de son oncle, Mohamed Saïd Fofana, est venu avec une dent contre l’opposition. Pour former les groupes parlementaires, il ne se sont inscrit sur aucune liste et voulait briguer le poste de vice président de l’assemblée nationale. Assis non loin de Cellou en première loge, un journaliste a dit : M. Doré, Cellou et Sidya sont fâchés avec vous et la réponse ne s’est pas fait attendre. « Je suis écœuré d’eux ». Et à Jean Marie Doré de poursuivre « ce sont des gens qui sont venus par accident en politique. Moi j’ai fait la prison comme Alpha Condé, nous étions quatre ici à créer des partis politique et à nous opposer au régime militaire : feux Bah Mamadou, Siradiou Diallo, Alpha Condé et Jean- Marie Doré. Ils veulent maintenant que je crache sur Alpha Condé, je ne le ferai pas, je refuse ».
Ces propos tenus devant Cellou puisque un seul fauteuil séparait les deux ont agacé le président de l’UFDG.
Et le fait pour Jean Marie Doré de ne s’inscrire sur aucune liste tout en se considérant comme des électrons libres selon les termes de Ibrahima Kassory Fofana a été la goûte d’eau qui a débordé le vase. La suite est connue avec des propos déplacés et des injures des partisans de Cellou à l’endroit de Jean-Marie Doré mercredi au palais du peuple. Ce qui a même poussé le président de l’assemblée nationale, Claude Kory Kondiano a reporté les débats pour jeudi.
De source généralement bien informé, le président Alpha Condé a aussi appelé Jean-Marie Doré pour lui dire ses quatre vérités. D’autres personnes comme Michel Kamano ont aussi conseillé Jean-Marie Doré face à la furie des partisans de Cellou dont un certain Mamadou Mouctar Diallo.
Et puisque la nuit porte conseil, Jean Marie Doré est certes venu au palais du peuple jeudi mais il est resté discret.
Il ne s’est pas adressé à Cellou qu’il a pourtant trouvé dans la salle mais il est allé voir Sidya Touré pour que ce dernier l’inscrive sur la liste de son groupe parlementaire, alliance Républicaine. Ce que le président de l’UFR a refusé estimant que Jean-Marie Doré doit voir ailleurs ou en créer.
Après ce refus poli mais ferme de Sidya Touré, Jean Marie Doré a quitté la salle du palais du peuple pour rentrer chez lui.
C’est donc le début du commencement puisque les députés sont élus pour cinq ans.
Almamy Kalla CONTE