Selon les statistiques de l’étude démographique et de santé, la Guinée occupe le deuxième rang des pays les plus touchés par les mutilations génitales féminines au monde et occupe le premier pays en Afrique de l’ouest.
Ce n’est pas tout car le taux de prévalence est passé de 95,6% en 2005 à 99% en 2012. La Guinée et la Somalie restent les deux pays les plus affectés par cette pratique.
C’est pour inverser cette tendance que le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance en partenariat avec l’UNICEF, fonds des nations unies pour l’enfance et l’UNFPA, fonds des Nations unies pour la population a organisé un atelier de formation à l’intention des journalistes sur les Mutilations Génitales Féminines et l’excision. Ça se passe dans la salle de conférence du centre islamique de Donka.
Au cours de cette formation, les aspects juridiques, économiques, sociaux, culturels et sanitaires seront passés en revue à travers des échanges participatifs entre les participants et des reportages de terrain des journalistes.
Mais auparavant, plusieurs discours ont marqué l’ouverture des travaux mardi au centre islamique de Donka.
El hadj Haidara Seynath, conseiller genre à l’UNFPA a souligné que cet atelier n’est pas comme les autres puisque la fin sera sanctionnée par un produit compte tenu de l’importance du sujet. Selon lui, les statistiques sur la propagation de l’excision en Guinée doivent interpeller la conscience collective pour que le combat soit l’affaire de tous les guinéens afin que la tendance soit inversée.
Le représentant de l’UNICEF à la rencontre, M.Gervais Havyarimana a souligné pour sa part la nécessité de ne pas faire d’amalgame entre la religion et l’excision. Il a rappelé que les mutilations génitales féminines (MGF) constituent une problématique qui affecte dangereusement la santé mentale et physique de millier de femmes. Pour Gervais, ce n’est pas du tout un acte religieux.
Le secrétaire général du Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, Moriba Ramos Camara a souligné que les statistiques sur les mutilations génitales féminines n’honorent pas la Guinée. Et pour éviter que la situation ne s’empire, il pense que les journalistes constituent des partenaires privilégiés dans ce combat. C’est seulement grâce aux journalistes que le changement de comportement soit est possible, a souligné Moriba Ramos Camara.
El hadj Sylla, représentant des religieux à la rencontre, a noté qu’il n’est pas bien de culpabiliser les imams. Pour lui, il faut plutôt les approchés pour mieux discuter avec eux sur le sujet. Ce qui permettra au gouvernement et partenaires au développement de s’impliquer dans cette lutte.
Notons enfin que cette formation de quatre jours prendra fin vendredi et nous y reviendrons.
Guineelive