L’épidémie qui sévit dans la région forestière, notamment dans les préfectures de Guéckédou, Macenta, Kissidougou a été identifiée comme étant la fièvre Ebola. Cette épidémie qui se manifeste par une poussée de fièvre, la diarrhée, des vomissements, une fatigue prononcée et parfois un saignement a fait 62 morts sur près de 100 cas enregistrés.

Mais la riposte qui tarde à se faire dans les zones touchées pourrait provoquer une véritable hécatombe.

Les conclusions des analyses effectuées dans des laboratoires français ont permis d’identifier le virus mortel qui fait des ravages dans le sud de la Guinée depuis le 9 février dernier. Il s’agit bien de la fièvre Ébola. Pour contrer cette épidémie, le gouvernement guinéen a décidé du ‘’traitement gratuit de tous les malades dans les centres d’isolement, l’information des populations sur les mesures d’hygiène individuelles et collectives, la responsabilisation exclusive du traitement des corps des malades décédés au personnel de santé et à la Croix rouge guinéenne pour limiter la contamination’’. Les services de santé du pays ont été invités à prendre toutes les dispositions pour informer le personnel médical sur les mesures préventives et le traitement de cette maladie. Et à déclarer tout cas suspect enregistré à la Division prévention et lutte contre la maladie. Tout en informant les malades et leurs familles sur les mesures d’hygiène individuelle et collective. Mais vu la psychose provoquée par cette fièvre hémorragique qui a déjà causé la mort de 59 personnes, dans le sud du pays, certains observateurs trouvent que le gouvernement n’a pas réagi à temps, pour organiser la riposte. Ce n’est que le week-end dernier que le ministre de la Santé et de l’hygiène publique Dr Rémy Lamah est intervenu pour annoncer la présence de ces cas de fièvres émergeantes dans notre pays. Comme cela est de coutume en Guinée, il a fallu attendre la mobilisation des ONG internationales présentes à Conakry, dont l’UNICEF et MSF, pour organiser la riposte. A cet effet, l’Unicef qui a publié un communiqué samedi dernier pour annoncer la présence de cas suspects de fièvre Ébola à Conakry a offert 5 tonnes de matériels médicaux. L’ONG Médecins Sans Frontières promet elle, l’envoi de 33 tonnes de matériels, pour aider à circonscrire l’épidémie dans les zones affectées. Concernant les trois suspects d’Ébola dans la capitale, il faut dire que le ministère de la Santé a démenti, indiquant qu’il s’agissait d’une diarrhée rouge non encore identifiée. Aux yeux de biens des gens, il s’agit là juste d’une stratégie destinée à maintenir ‘’la quiétude’’ dans la cité, à cause de la psychose qui commence à gagner les populations, depuis qu’elles ont eu vent des ravages causés par cette fièvre dans la région forestière.

Aly Badara Condé