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Virus Ebola : définition, symptômes, traitement, de quoi s’agit-il ?

La Guinée fait actuellement face à une redoutable épidémie du virus Ebola. Selon les estimations du ministère de la Santé, au moins 86 cas ont été recensés, dont 60 décès. Le virus est l’un des agents infectieux les plus contagieux et mortels chez l’homme.

C’est en 1976 en République démocratique du Congo que le virus Ebola a été identifié pour la première fois. Il avait alors causé une importante épidémie, tuant quelque 150 personnes. Depuis, il refait régulièrement surface essentiellement dans les pays africains, où le bilan des épidémies reste lourd. Et pour cause, le virus Ebola est classé parmi les agents infectieux les plus contagieux et les plus mortels au monde, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus et existe sous différentes formes. Actuellement, on répertorie cinq souches : Zaïre, Soudan, Côte d’Ivoire, Bundibugyo et Reston mais les deux premières sont responsables de la quasi-totalité des cas humains. Le virus se transmet par contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, salive) d’un individu contaminé. Certains scientifiques pensent qu’il pourrait aussi se transmettre par les voies respiratoires. Le virus s’attaque aussi bien à l’homme qu’aux autres primates. Si l’origine exacte de l’agent reste inconnue, on pense donc que les singes joueraient un rôle dans la transmission. Toutefois, le rôle de « réservoir naturel » reviendrait à un autre animal : la chauve-souris. Selon les spécialistes, certaines chauves-souris frugivores seraient porteuses du virus sans être malades. En entrant en contact avec d’autres animaux voire avec l’homme, elles transmettraient alors le micro-organisme. Les symptômes de l’infection par Ebola L’infection par le virus Ebola se manifeste par une fièvre hémorragique dont les premiers symptômes apparaissent entre 2 et 21 jours après la contamination. On observe une brusque montée de fièvre, une fatigue intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et un mal de gorge. Viennent ensuite des diarrhées, des vomissements, des éruptions cutanées ainsi qu’une insuffisance rénale et hépatique. Des hémorragies internes et externes se produisent également, empirant encore l’état du patient. Les cas les plus graves doivent être rapidement transmis en unité de soins intensifs où les malades sont mis sous perfusion. Dans 50 à 90%, les symptômes conduisent à un choc cardio-respiratoire provoquant la mort. Le décès survient généralement entre 6 et 16 jours après l’apparition des premiers symptômes. Le virus a la faculté de se multiplier rapidement. Une semaine après le début des symptômes, il a déjà eu le temps de produire une grande quantités de particules virales qui envahissent le sang et les cellules du malade, notamment les cellules du système immunitaire. C’est cette invasion qui provoque le dysfonctionnement des organes vitaux en perturbant leur irrigation. Elle est aussi à l’origine des hémorragies internes. Lorsqu’elle n’est pas mortelle, la maladie peut laisser derrière elle des séquelles graves au niveau neurologique, hépatique ou oculaire. Ni traitement, ni vaccin contre le virus Ebola La diagnostic est généralement posé au vu des symptômes puis confirmé par la recherche du virus ou des particules virales. Actuellement, il n’existe aucun traitement contre le virus Ebola, ce qui explique son taux élevé de mortalité. De même, aucun vaccin efficace n’est actuellement sur le marché. Toutefois, des tests sont en cours. Des chercheurs américains ont notamment dévoilé en août 2013 les résultats prometteurs d’un traitement par voie intraveineuse. Administré chez des singes infectés qui présentaient déjà des symptômes, le traitement appelé MB-003, a conduit à une guérison chez 43% d’entre eux. Il s’agit d’un « cocktail » d’anticorps capable de reconnaître les cellules infestées et de déclencher une réaction du système immunitaire pour les détruire. Concernant le vaccin, des essais sont également en cours mais il faudra surement encore plusieurs années avant que l’un d’eux ne montre une efficacité certaine chez l’humain. La mise au point d’un vaccin pourrait permettre de contenir le virus et aussi de protéger le personnel soignant très exposé à la contamination lors des épidémies. Aujourd’hui, la prévention implique une sensibilisation aux facteurs de risque et aux mesures à prendre pour réduire le risque de transmission.
                                                 Une synthèse de
                                                    Aly Badara Condé