A mesure que se dessinent les échéances électorales de 2015, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) devient la cible de ses adversaires. A quelques mois des présidentielles de 2015, l’UFDG doit fait  face à une crise interne, qui porte sur le contrôle du parti, entre un vice-président frondeur et un président hésitant.

Après la suspension de Bah Oury, à quoi doit-on s’attendre.       
Le principal parti de l’opposition fait  ces derniers temps  la une de certaines gazettes de la place, à cause de la crise de leadership qui sévit en son sein, mais aussi des attaques portées par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation Alhassane Condé à l’encontre de l’UFDG et de son président Cellou Dalein Diallo. Une sortie  que bien des gens à l’UFDG  ont condamné, qualifiant les propos comme va t-en guerre  d’un ministre de la république. Car Alhassane Condé aurait qualifié tout simplement l’UFDG de parti ‘’illégal et communautaire’’. La direction de la formation politique y a vu rouge. Et promet d’en découdre avec Alhassane Condé. Ce commis de l’État avait déjà défrayé la chronique à travers des propos outrageants qui  visaient l’opposition, alors que le pays peinait à se frayer un chemin pour sortir de la transition, par la tenue des législatives. Rendu minoritaire dans son propre camp, à cause de ses bourdes, Alhassane Condé a été contraint de s’effacer de la scène en faisant profil bas. Ce, pendant un bon moment. Il donnait ainsi l’air de gérer son département par procuration. . Le ministre Condé a sans doute compris qu’avec le professeur, plus tu t’illustres par des propos irrévérencieux à l’endroit de l’opposition, plus t’a des chances de garder ton strapontin. D’autres cadres qui n’ont pas bonne presse au près de l’opinion, comme Mohamed Traoré et Malick Sankon, respectivement ministre des Travaux publics et directeur général de la caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), ont une parfaite maîtrise de cette recette. Et pour preuve, l’un et l’autre ont été confortés dans leur position, alors que leur chute était attendue par certains observateurs. Tous deux, pour une gestion qui n’a pas l’air d’être catholique des deniers publics.
Il faut dire que le RPG-arc-en-ciel vient de lancer un appel à ses cadres, par le biais de sa coordinatrice Nantou Chérif et du secrétaire général du parti Saloum Cissé, pour qu’ils lancent des invectives contre l’opposition. Au lieu de se réjouir de la mise en place d’une assemblée nationale, lieu de prédilection pour des débats d’idées, la mouvance verse carrément dans la ‘’paranoïa’’. De quoi inquiéter les bonnes consciences, qui craignent que le pays ne sombre de nouveau, par la faute de l’amateurisme qui entoure le jeu politique guinéen. L’UFDG aura fort à faire face à une telle adversité, qui, tout en s’appuyant sur les leviers de l’Etat, n’entend pas lui faire de cadeaux. Ce parti devrait songer à se doter de structures susceptibles de relever les défis qu’il s’est fixé dans la perspective des élections communautaires et la présidentielle, qui auront lieu respectivement en 2014 et 2015.
Mais en lieu et place d’une remise en question, l’UFDG est sur le point de se déchirer. Du moins, le bras de fer qui oppose Cellou Dalein Diallo et son vice-président Bah Oury a atteint le point de la rupture. Cela suite à la décision de tenir le congrès de renouvellement de la fédération UFDG de France  pour ce 12 avril 2014, au grand dam de la Direction nationale du parti. Cette dernière a réagi en brandissant  les statuts du parti, dont ‘’l’article 16 Alinéa 16.3, disposent que les congrès des Fédérations sont convoqués et présidés par le Bureau Exécutif du Parti.’’ Elle a qualifié ‘’en conséquence, la convocation de ce congrès d’illégale, de nulle et de nulle effet.’’
Bah Oury n’a pas tardé à réagir sur la toile, accusant la direction de l’UFDG de faire dans la ‘’gestion clanique’’. Pour légitimer sa démarche à partir de l’Hexagone, Bah Oury serait en train de constituer un noyau de fidèles autour de lui, en s’appuyant sur le concept d’opposition extraparlementaire. Reste à savoir, s’il réussira à faire basculer la majorité des militants et sympathisants du principal parti d’opposition dans son camp. En attendant Dalein doit se battre sur deux fronts, celui à l’interne, avec la suspension du fondateur du parti  pour éviter l’éclatement du parti. Et pour résister aux assauts de la mouvance, qui ne s’avoue pas vaincu dans ses tentatives de troubler le sommeil de l’opposant, qui ne cache pas ses ambitions non plus d’élire ses quartiers au palais sékhoutouréya en 2015.

Aly Badara Condé