Le gouvernement n’a pu débourser que 10 milliards de francs guinéens sur une trentaine de milliards représentants l’enveloppe devant servir à couvrir les frais du plan de riposte contre la fièvre Ébola. Presqu’autant que le Sénégal, où l’épidémie ne s’est pourtant pas encore déclarée, qui, tout de même  a voté 150 millions de FCFA pour financer les mesures  préventives contre le virus. 

Pour financer son plan de riposte contre la fièvre Ébola, le gouvernement mise sur les partenaires au développement et les opérateurs économiques. Le gouvernement qui n’a déboursé que 10 milliards de francs guinéens, a invité les opérateurs économiques à se joindre à ‘’l’effort de guerre’’.
 Le comité interministériel chargé de gérer la riposte contre la fièvre Ébola a ainsi conféré le vendredi dernier avec les opérateurs économiques guinéens, par l’entreprise de la Chambre de commerce et d’industrie, dans le but de mettre  les milieux économiques au bain de la situation épidémiologique, depuis l’apparition de la fièvre hémorragique dans le pays.
Lors de cette rencontre, le comité a informé les opérateurs économiques des efforts entrepris par le gouvernement, pour mener à bien le plan de riposte contre le virus d’Ébola. Les représentants du gouvernement dont la ministre de l’Action sociale et de l’Enfance, Mme Sanaba Kaba, ont mis cette occasion à profit pour demander aux opérateurs économiques d’apporter leur grain de sel, dans la mobilisation des fonds.
Le comité interministériel a aussi invité les milieux économiques à la sérénité, malgré la psychose qui s’est emparée des populations depuis que cette épidémie s’est déclarée en janvier dernier, avec pour épicentre la région forestière. Une psychose qui a eu un impact sur l’environnement des affaires. Certains secteurs économiques, notamment celui de la viande et des produits alimentaires comme la banane plantain et le manioc, ainsi que les lieux de loisirs étant touchés par cette crise épidémiologique.   Le secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie Cheik Fantamady Camara, a pour sa part promis de passer le message  du gouvernement aux opérateurs économiques. Un message qui vise à sensibiliser les commerçants afin qu’ils puissent mettre la main à la poche pour financer le plan de riposte contre la fièvre Ébola. La communauté libanaise a réagi à cet appel en versant 400 millions de francs au comité interministériel. Du côté des partenaires au développement, l’Union européenne, le Japon, la Chine ont mis la main à la poche, à travers des dons. Certains observateurs regrettent que les autorités n’aient pas été capables de financer entièrement les 4 millions de dollars us nécessaires, pour le plan de riposte contre ce fléau, qui a failli plonger le pays dans une paralysie. Ils regrettent que d’autres priorités l’emportent sur la santé des citoyens. Comme ces dépenses de ‘’souveraineté’’ portant sur le train de vie mirobolant de la présidence. Avec ces multiples voyages à bord de jets privés, et des séjours dans des palaces somptueux. Difficile de comprendre que le Sénégal qui n’a pas encore enregistré de cas d’Ébola sur son territoire consente déjà à débloquer 150 millions de FCFA, comme fonds destiné au financement des mesures préventives. Et que la Guinée, elle, ne puisse verser que des vétilles dans la tirelire, pour le compte du plan de riposte contre le virus d’Ébola. Encore une autre facette de la gouvernance actuelle.

Aly Badara Condé