Déclaration de la Douma d’Etat de la Fédération de Russie adressée aux Parlements du monde entier et aux organisations internationales parlementaires visant à éviter le danger de la catastrophe humanitaire en Ukraine.

Les députés de la Douma d’Etat de l’Assemblée Fédérale de la Fédération de Russie s’adressent aux parlementaires du monde entier en vue de faire tout leur possible pour arrêter la catastrophe humanitaire qui s’annonce en Ukraine.

Les députés de la Douma d’Etat sont indignés par le fait que les autorités de Kiev favorisent l’escalade de la guerre civile et les homicides cruels des citoyens civils par les nationalistes-radicaux qui se livrent à des excès. Jusqu’à présent, on ne sait pas le nombre exact et les noms de tous ceux qui ont été brûlés vifs dans la nouvelle Hatyne – Odessa. On compte des dizaines et même des centaines de personnes ; ce que signifie que le pouvoir de Kiev ne veut pas dire la vérité et ne compte pas déférer les coupables en justice.

Sous le voile d’une opération soi-disant antiterroriste, mais en effet punitive, on a tué des dizaines de personnes dans les villes de Slaviansk, Kramatorsk, Marioupol et d’autres localités de la ville de Donbass. Le nombre des blessés et de mutilés au Sud-Est de l’Ukraine se compte par centaine de personnes. Des millions de citoyens d’Ukraine sont devenus otages de la junte de Kiev et les victimes potentielles de violations de masse des droits de l’homme. Au risque de leur propre sécurité, ils s’abstiennent de parler ou d’enseigner à leurs enfants, leur langue maternelle qu’est le russe. Ils ont envie d’être des citoyens libres dans un libre pays, fondé sur le principe fédératif et qui assure la mise en œuvre de leurs droits nationaux et culturels. Ce désir compréhensible de la population russophone est violemment réprimé par le pouvoir ukrainien autoproclamé qui livre en pâture tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ses vues. Ils sont ainsi laissés à la merci de groupes armés du « Secteur de Droit » avec une justification cynique des crimes avec le slogan « Unité de l’Ukraine ». Mais de quelle “unité” parle-t-on dans de telles conditions? Et au nom de quoi? Est-ce au nom de la poursuite de la guerre fratricide et au nom du soutien du déchaînement des néonazis dans le pays qui a perdu des millions de vies pendant la Grande guerre mondiale contre le fascisme ?

Les méthodes d’autodétermination du régime de Kiev peuvent – déjà dans les meilleurs délais – provoquer de nombreuses victimes complémentaires. Il est nécessaire d’évoquer la question de la poursuite judiciaire des fonctionnaires coupables de morts des citoyens ordinaires ukrainiens. En plus, les membres des organisations nationalistes comme “Secteur droit”, “Liberté” et d’autres qui occupent les postes étatiques en Ukraine doivent être destitués de leurs fonctions et leurs organisations, dissoutes.

Il est inacceptable qu’à l’occasion du 70ème anniversaire de la Libération de l’Ukraine et de la Crimée des envahisseurs fascistes, à la veille de 70ème anniversaire de la Grande Victoire des peuples du monde entier sur le régime hitlérien et du procès de Nuremberg, avec la condamnation de criminels nazis, se répètent les barbaries de l’époque de la Deuxième guerre mondiale. Tout cela, dans des conditions d’une hostilité politico-militaire qui complique la possibilité de la formation d’un pouvoir légitime en Ukraine.

La Douma d’Etat partage la position exprimée dans la Déclaration de Genève du 17 avril 2014 sur le fait que le processus mené en Ukraine doit être inclusif, transparent et responsable. Il doit dès maintenant inclure un large dialogue national prenant en compte les intérêts des populations de toutes les régions et toutes les nationalités, de toutes les forces politiques et populaires de l’Ukraine tout comme les résultats des référendums du 11 mai 2014 dans les Régions de Donetsk et de Lougansk. Toutes choses qui témoignent de l’aspiration des habitants de ces Régions à défendre leurs droits.

Il est évident qu’un tel dialogue est possible seulement après la cessation immédiate des actions militaires, le désarmement complet et l’isolement des bandes néo-nazies, la cessation de la pression sur les partis politiques et sur les députés de la Verkhovnaya Rada de l’Ukraine, le refus des milieux politiques occidentaux d’encourager la junte de Kiev. Toute une autre voie mène à la chute de la structure étatique ukrainienne.

La Douma d’Etat affirme la nécessité d’organiser immédiatement des consultations interparlementaires pour élaborer les approches qui vont contribuer au soulagement de la tension et à la restauration de la sécurité des citoyens de l’Ukraine. Le projet de “feuille de route” proposé le 07 mai 2014 par la Présidence suisse à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe mérite d’être pris en considération. La Douma d’Etat s’adresse à tous les parlements du monde entier et à toutes les organisations parlementaires avec la proposition de créer, sur la base de l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, le groupe international de contact sur l’Ukraine pour mettre fin aux exactions à l’encontre des civils et de faire sortir le pays de la crise politique.

C’est seulement ensemble, en utilisant des capacités réelles de la diplomatie parlementaire, que nous pourrons cesser la violence en Ukraine et prévenir la catastrophe humanitaire dans ce pays. C’est le devoir saint de tous les hommes politiques honnêtes du monde contemporain.

S.E.NARYSHKINE

Président de la Douma d’Etat
de l’Assemblée Fédérale de la Fédération de Russie