La préfecture de Forécariah située à 100 km de Conakry a accueilli du beau monde lundi pour la remise officielle du centre de transit des malades de la fièvre hémorragique à virus Ebola. 

Frontalière de la sierra Léone, un autre pays de l’Afrique de l’ouest touché par Ebola, la préfecture de Forécariah selon le directeur préfectoral de la santé, Dr Lansana Kérouané Camara a enregistré 34 cas de maladie Ebola dont des cas suspects. L’hôpital préfectoral a enregistré 12 décès sur les 34, selon le DPS.
Le Premier Ministre chef du gouvernement, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la décentralisation, Alhassane Condé, le Ministre de la Coopération Internationale, Dr Koutoub Moustapha Sanoh, le diplomate Français en poste à Conakry, Bertrand Cochéry, le représentant de l’OMS, organisation mondiale de la santé, Pr.Jean Marie Dougou, celui de l’UNICEF,  de Médecins sans frontière, le gouverneur de Kindia, les préfets de Coyah et de Forécariah, excusez du peu la liste est longue. Et une foule nombreuse ont rehaussé de leur présence à la cérémonie devant la notabilité de la ville.
Ce centre situé dans le secteur Karakoro, quartier de Tatagui II en haute banlieue de  la ville de Forécariah est composé de plusieurs salles d’hospitalisation et doté de 11 lits pour un premier départ. L’agrandissement du centre se poursuivra à mesure que le besoin se fera sentir.
Dans ce centre,  précise Dr Sakoba Kéita, coordonnateur national de la lutte contre Ebola, les personnes suspectées de la fièvre Ebola seront admises pour un premier contrôle ou test. Le prélèvement sera effectué et le sang prélevé  envoyé à Conakry pour analyse. Et si le teste est positif, le malade sera transféré au centre de traitement de Donka à Conakry pour des soins.
Avec ce centre, il ne sera plus question d’envoyer des personnes  suspectes à Conakry sans que le diagnostic ne soit posé.
Ce qui est un motif de satisfaction pour les autorités guinéennes et partenaires au développement.
Mohamed Saïd Fofana, chef du gouvernement guinéen a regretté les tragiques événements qui se sont déroulés à Forécarih au tour de la gestion d’un corps de Ebola. Toutefois, il a rassuré que les citoyens de sa ville natale  qui étaient désinformés ont compris et que rien ne sera plus comme avant dans cette préfecture.
Il a enfin précisé qu’un hôpital digne de nom sera construit dans la préfecture de Forécraih dans les prochains mois. Ce, pour éviter le transfèrement des malades à Conakry.
Le représentant de l’OMS en Guinée a demandé aux populations de prendre soin de l’infrastructure  et de s’engager pour un changement de comportement. Pour lui, Ebola est un véritable problème de santé nationale et internationale qui mérite une mobilisation généralisée.
Pr.Jean Marie Dungou a rassuré les autorités guinéennes de la disponibilité de son institution auprès de la Guinée afin que cette maladie soit vaincue.  Mais cela n’est possible qu’avec l’implication de tous et de chacun, a-t-il souligné.
Le diplomate français à Conakry, Bertrand Cochéry a salué l’engagement du gouvernement guinéen dans ce combat. Avant de rappeler les efforts fournis par la France pour aider la Guinée, notamment les 10 millions d’euros accordés à la Guinée, l’envoi des experts, médecins et militaires français pour apporter des expertises et une aide substantielle à la Guinée dans le cadre de la lutte contre Ebola.
Bertrand Cochéry a aussi rassuré les guinéens de la volonté du président François Hollande de se solidariser des guinéens dans cette épreuve sans précédente dans l’histoire de la Guinée.
C’est sur les témoignages émouvant de Saoudatou Barry, une malade guérie de la fièvre Ebola que les  larmes ont coulé.
Saoudatou Barry qui passe en 11è Année au Lycée Mamadou Konaté de Forécariah,  elle, on ne parlera jamais de Ebola devant elle. Le virus maudit a décimé toute sa famille ou presque. «  J’ai perdu ma mère, mon père, mon frère ainé et mon oncle dans cette maladie. Bien que petite, je suis aujourd’hui mère de famille de mes frères. Je n’ai aucun soutien après le passage de Ebola dans ma famille », a déclaré Saoudatou Barry devant un parterre de personnalité guinéenne, d’une foule nombreuse  et du monde diplomatique. Certaines personnes n’ont pu  se retenir. Des personnalités et  citoyens  connus ou anonymes ont pleuré à chaude larme.
C’est sur ces propos émouvants et plein de signification pour ceux qui doutent encore de  l’existence de cette maladie que le centre a été inauguré et confié aux autorités sanitaires de la préfecture.
A noter enfin  que quelques 80 centres de transit seront réalisés dans tout le pays avec 16 centres de transit dans les préfectures du pays pour rapprocher les patients des centres de traitement, note Dr Sakoba Kéita.

Almamy Kalla CONTE, envoyé spécial de Guineelive