Trois  semaines après l’ouverture des écoles guinéennes, le conseil régional des organisations de la société civile de Conakry (CROSC=CKry) monte au créneau pour dénoncer les faiblesses des mesures sanitaires installées dans les établissements scolaires et universitaires du pays pour éviter la contagion de la fièvre hémorragique à virus Ebola.

Il l’a fait savoir dans un mémorandum ce mercredi 04 février 2015 lors d’un point de presse à la maison commune des journalistes à coleah.
C’est dans un contexte de crise sanitaire d’Ebola sans précédent, qui de nos jours n’épargne aucun secteur que le gouvernement guinéen avec l’appui des partenaires techniques et financiers sur la base des résultats encourageant produits par les efforts d’éradication d’Ebola depuis près d’une année s’est trouvé obligé d’ordonner l’ouverture des classes au titre de l’année scolaire/universitaire 2014 – 2015 dans l’urgence sanitaire pour éviter une année blanche.
C’est dans optique que le Conseil Régional des Organisations de la société civile de Conakry (CROSC – Ckry)  conscient de l’existence de certaines attitudes de résistance, de stigmatisation et de désinformation qui se développent encore dans la ville de Conakry et ses environs a engagé une Evaluation de la situation dans la région, dont les résultats ont permis l’élaboration d’un Mémorandum intitulée ‘’Une année scolaire normale avec zéro cas de propagation d’Ebola à Conakry et à l’intérieur du pays’’.
 A en croire Abdoul Sacko président du CROSC=CKry, ce mémorandum   présente les résultats de l’ évaluation de la situation des moyens de prévention mis en place dans les écoles guinéennes à travers ses démembrements communaux, zonaux,  ses réseaux et organisations communautaires de base membres qui s’articule autour des points suivent:
Constat des mesures sanitaires prises par l’Etat avec les partenaires et leur application pour une année scolaire normale. Sékou Doré vice président du CROSC-ckry a d’abord loué les efforts du gouvernement et des partenaires qui n’ont ménager aucun effort pour sécuriser les écoles contre l’épidémie d’Ebola en formant des enseignants et certains personnels pour la lutte contre Ebola, en apportant des thermos flash et kits d’hygiène aux écoles et institutions d’enseignement publics et privés et l’interdiction de la vente des aliments à l’école. Mais malgré la présence de ces mesures beaucoup reste encore à faire a-t-il remarqué. il relève un certain nombre de faiblesse dont entre autres : la faiblesse du dispositif de suivi et contrôle de l’application stricte des mesures sanitaires prises ;
La distribution disproportionnée des kits aux écoles et institutions due à une certaine corruption et un manque de base de données fiables en termes d’effectifs et de fonctionnement des écoles et institutions;
Le manque d’informations et de sensibilisation des populations (parents, élèves, étudiants, enseignants…) sur les mesures sanitaires prises dans les écoles/institutions ;
Maintenance d’infrastructures sanitaires dans les écoles/institutions.
Parlant de la Responsabilité des fondateurs, des encadreurs et du personnel d’école pour une année scolaire normale, Sékou Doré dit avoir constaté pas mal de faiblesse constatée dont entre autres :
Le manque de rigueur, de dispositif et de communication pour l’application correcte des mesures sanitaires, le manque de schéma harmonisé pour la préparation des enfants aux mesures préventives d’Ebola et le manque d’hygiène dans les latrines scolaires.
Quant à l’état d’esprits des populations pour une année scolaire normale, Sékou Doré parle des doutes chez certains parents sur la continuation et l’application correcte des mesures sanitaires par les écoles jusqu’à l’éradication définitive d’Ebola, la désinformations sur les mesures sanitaires (repérage de la température, …) entrainant la réticence de bon nombre d’élèves/étudiants à fréquenter les écoles/institutions ou à se soumettre aux règles sanitaires.
Pour corriger ce tableau peu reluisant de dysfonctionnement des mesures de préventions contre Ebola en milieu scolaire le conseil régional des organisations de la société civile de Conakry recommande:
La mise en place et opérationnalisation des comités de veille sanitaire scolaire ;
Le renforcement de capacités  des intervenants au plus près des populations (comites de veilles de quartier, superviseurs, leaders d’opinions…) sur la prévention d’Ebola ;
L’harmonisation des messages à véhiculer et la coordination des actions de lutte contre Ebola sur le terrain ;
L’organisation des assises communautaires Hebdomadaires dans les secteurs des quartiers et lieux de culte de Conakry pour renforcer le niveau de compréhension des populations et capitaliser les informations sur la lutte contre Ebola ;
L’organisation des séances de sensibilisation de proximité sur les mesures sanitaires prises;
La création et l’opérationnalisation des infirmeries scolaires ;
A rappeler que la Guinée éprouvée dans son économie et dans ses valeurs socioculturelles par Ebola a perdu plus de 2000 de ses braves fils au cours de ces 15 derniers mois. Face donc à un tel ennemi qui menace l’existence même de notre société, chaque guinéen qui qu’il soit doit se sentir interpellé et s’investir comme soldat au premier rang de cette guerre qui nous a été déclaré dans une dynamique de reconstitution politique, économique et sociale.  

Facinet Camara

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