Les trente observateurs de l’Union Africaine déployés en Guinée pour ce scrutin ont fait une déclaration préliminaire ce mardi 13 octobre 2015 à la maison des journalistes de Guinée. Il était question pour cette mission de faire le résumé de la journée de ce vote de l’ouverture des bureaux jusqu’à la fermeture.
Selon Monsieur Dileita Mohamed Dileita, chef de mission sur les 154 bureaux de visités à travers les huit (8) régions par les 14 équipes de la mission d’observation de l’union Africaine, les observateurs ont observé le déroulement du vote. Malgré les actes de violences observées les jours précédant les élections, la mission a constaté avec satisfaction que les dans les 98,5% des bureaux de votes par les équipes, l’élection s’est déroulée dans la sérénité. Un fort engouement des électeurs a été observé avec des files d’attente tout au long de la journée dans 81,5% des bureaux de votes visités dans le pays.
Ouverture des bureaux de vote
La mission a noté que 91, 5% des bureaux de vote visités ont ouvert à l’heure officielle, 7h00 du matin. Cependant dans les bureaux de vote ou une ouverture tardive a été constatée, allant parfois au-delà d’une heure de retard était le plus souvent du aux problèmes logistiques et à l’arrivée tardive des agents électoraux.
En effet, à l’ouverture du bureau de vote, le matériel manquant était les isoloirs dans 66,7% des cas ainsi que l’insuffisance de bulletins de vote dans 33,3% de cas.
La participation électorale
Sur la base des informations fournies par les différentes équipes, la participation a été satisfaisante. Cependant, cette participation aurait pu être encore plus importante si les listes électorales étaient bien dressées.
Déroulement du scrutin
La mission a constaté avec satisfaction les efforts menés par les agents électoraux pour garantir que les procédures s’effectuent en conformité avec la loi électorale ainsi que les lignes directrices données par la commission électorale nationale indépendante (CENI) ce, malgré les contraintes dues aux insuffisances matérielles liées à une mauvaise préparation technique et logistique de la part de la CENI.
La mission a cependant constaté que le fichier électoral n’était pas présenté par ordre alphabétique ni par numéro de carte d’électeur. Cette défaillance à causse non seulement une lenteur dans les opérations de vote mais port également atteinte aux normes universelles de transparence des élections. Dans le but de rendre le processus plus transparent et rendre possible la révision du fichier électorale par les parties prenantes, il serait judicieux de pallier ce manque en adoptant un système codifié du fichier électoral.
Bulletins de vote et matériel électoral
La mission a constaté l’insuffisance de matériel électoral dans plusieurs bureaux de vote. Une quantité insuffisante de bulletins de vote et d’enveloppes a été observée notamment en fin d’âpres midi. Dans quelques cas, les commissions électorales préfectorales indépendantes (CEPI) ont pu répondre à ce manque de matériel en le pourvoyant. Dans d’autres cas, il a été décidé par le président du bureau de vote d’insère les bulletins de vote unique sans utiliser les enveloppes. Afin d’éviter l’interruption des opérations de vote due à l’insuffisance d’enveloppe, il serait préférable à l’avenir de supprimer l’usage de l’enveloppe pour voter.
Secret du vote
La mission a noté que le nombre d’isoloirs n’a pas respecté l’article 73 du code électoral qui dispose un (1) isoloir pour 250 électeurs. La mission a constaté que le nombre d’isoloirs étaient souvent insuffisants conformément à cette prescription et dans certains cas, le personnel du bureau de vote ne savait pas comment monter l’isoloir et à défaut ont choisi de trouver une alternative comme placer un pagne pour garantir le secret de vote. Ceci démontre d’une part, une défaillance dans la logistique, et d’autre part la nécessité d’approfondir la formation des agents des bureaux de vote.
Le personnel électoral
Dans les bureaux de vote visités, il a été constaté la présence en moyenne de cinq agents électoraux comme l’exige la loi. Les équipes de la mission ont constaté que les femmes n’étaient pas suffisamment représentées.
La participation des femmes
La mission a noté que la mobilisation des femmes en qualité d’électrices, le jour du scrutin était importante. Toutefois, parmi les agents électoraux elle ne représente que 1,1%.
Les délégués des partis et observateurs nationaux
La mission a noté avec satisfaction la participation en grand nombre des observateurs de la société civile guinéenne. Leur rôle dans la crédibilité du scrutin n’est pas à négliger.
En plus, les partis pliques ont déployés leurs délégués dans la majorité des bureaux de vote visités. Cependant, il est important de signaler que seul les trois grands partis, à savoir le RPG, l’UFDG et l’UFR avaient leurs délégués dans la plupart des bureaux visités. Ceci s’explique par l’inégalité des moyens entre les partis.
Les agents de sécurités
Les élections ont été sécurisées par une unité spéciale dénommée « Unité de sécurisation de l’élection présidentielle (USEP). Sa présence est à féliciter dans la mesure ou elle a favorisé le déroulement apaisé du scrutin. La mission a noté avec satisfaction que l’USEP s’est acquitté de sa tache avec professionnalisme dans tous les bureaux visités sans interférer dans le processus. Dans 77% des cas ou ces forces étaient visibles, elles ont exécuté leur mission en toute discrétion.
Fermeture et dépouillement
L’heure de fermeture des bureaux de vote a été repoussée à 20heures pour pallier le retard observé lors de l’ouverture du scrutin dans plusieurs bureaux de vote.
Cependant, la mission a constaté que cette décision n’a pas été appliquée de la même manière par tous les agents électoraux : par endroit, les bureaux étaient fermés des qu’il n’y avait plus d’électeurs, ailleurs, ailleurs ils fermés à 18heures car ils ont ouverts à l’heure, ailleurs encore ils ont fermés âpres 11heures de vote en prolongeant la durée à un temps équivalent au restart accusé, conformément aux dispositions de la loi.
Lors du dépouillement, la mission a constaté que les procédures de dépouillement se sont fait de manière disparate.
Dans tous les bureaux de vote visités, le président du bureau de vote a annoncé les résultats à l’assistance. Les procès verbaux ont été signés par les délégués des partis présents dans tous les bureaux de vote visités. Le procès verbal leur a été remis conformément à la loi dans tous les bureaux de votes visités. Dans 70% de bureaux de vote visités, le procès verbal a été affiché.
Conclusions
Au regard des observations effectués par la mission, le déroulement du scrutin s’est globalement passé dans la sérénité et la transparence malgré le constat avéré de dysfonctionnements dans l’organisation.
Daouda Yansané à suivi pour guineelive.com