C’est presque sans surprise que le président sortant de la Côte d’Ivoire  a été réélu président dès le premier tour de la présidentielle du 25 octobre.

Cette élection ivoirienne vue de la Guinée avait une similitude avec la présidentielle du 11 octobre en Guinée. C’est que le slogan du président Alpha Condé était «  Un coup KO ». Le président ADO étant le grand frère du président Alpha Condé avait repris ce slogan à son compte « Un coup KO pour Ouattara », le slogan de sa campagne électorale.

Mais à la différence du président Alpha Condé, ADO pour les intimes ne passe pas seulement avec un « Coup KO » mais avec un « coup de massue » sur ses adversaires. Selon les chiffres fournis par la commission électorale indépendante, le président sortant a été réélu avec 2 millions 118 229 voix, soit 83,66 % des suffrages avec un taux de participation établi à 54,63 %.

Avec ces chiffres à la Soviétique, jamais un président africain n’a récolté autant de suffrage en Afrique ces 20 dernières années.

Ce chiffre de plus de 83% nous rappel curieusement l’ère Mobutu au Zaïre, actuel République Démocratie du Congo, Omar Bongo du Gabon, Gnasimbé au Togo ou encore Bokassa en Centre-Afrique.

Pour le dire donc en un mot comme en mille, il n y a pas eu match en Côte d’Ivoire pour le président Alhassane Dramane Ouattara.

A 73 ans révolus, il faut dire tout de même que ADO, l’enfant du nord ivoirien a été pragmatique dans la gestion de la Côte d’Ivoire et les résultats économiques plaident largement en sa faveur.

Au poste de Premier Ministre dans les années « 1990 », il a été l’artisan du redressement économique de la Côte d’Ivoire sous le magistère du premier président du pays, Félix Houphouët Boigny.

Réélu en 2010 après une élection présidentielle qui avait coûté la vie à plus de 3000 ivoiriens, selon les estimations des Nations Unies, Alhassane Dramane Ouattara a tout de même posé des jalons d’un véritable développement dans son pays. Avec la réalisation des infrastructures, le développement de l’agriculture, le redressement du système éducatif, une diplomatie active, excusez du peu pour ne citer que ces acquis.

Cependant, outre le succès économique qu’il a obtenu en cinq ans et qui place la Côte d’Ivoire parmi les pays les plus nantis de l’Afrique, il reste la lancinante question de la réconciliation nationale.

Plus de 3 000 personnes sont passées de la vie à trépas. Les familles des victimes postélectorales, la justice des vainqueurs et les partisans du célèbre pensionnaire de la prison de la Haye, nous voulons nommer Laurent Gbago, le boulanger qui reste loin de la terre de ses ancêtres, sont entre autre questions que le président Ouattara doit faire face.

A n’en pas douter, le Dioula musulman ADO sera sans doute inspiré par les préceptes de la religion musulmane pour faire en sorte que les ivoiriens se réconcilient avec eux-mêmes pour que le cœur des ivoiriens soit à la fête au lendemain de 2020, quand Alhassane Dramane Ouattara aura quitté le pouvoir.

 

Mohamed Soumah