Au lendemain des élections législatives de 2013, le président Alpha Condé est monté au créneau pour demander à son Premier Ministre, Mohamed Saïd Fofana de lui présenter sa démission. Ça se passe comme ça dans tous les pays démocratiques, avait souligné le président guinéen à la télévision nationale.
Ce n’est pas tout car son Ministre de l’enseignement technique, de la formation technique et de l’emploi et porte-parole du gouvernement, Albert Damatang Camara est aussi monté au créneau pour demander la même chose au Premier Ministre.
Ce que le Premier Ministre a fini par faire au palais Sekhoutouréah. Alors, l’opinion publique pensait que c’était fini pour le locataire du petit palais. Mais à la grande surprise des uns et des autres, Mohamed Saïd Fofana avait été reconduit.
Aujourd’hui, la présidentielle du 11 octobre est derrière nous. La CENI, commission électorale nationale indépendante a publié les résultats. Ces résultats ont été confirmés par la cour constitutionnelle qui a proclamé Alpha Condé comme président élu.
Alors pourquoi le président Alpha Condé ne demande t-il pas à son Premier Ministre de démissionner de son poste de Premier Ministre ?
Pourquoi il continue de clamer haut et fort qu’il mettra l’accent sur la compétence dans les nominations dans le prochain gouvernement alors que le tigre ne montre pas sa tigritude mais il saute?
A propos, il faut dire que les débats enflent partout dans le pays en un moment où l’administration publique ne fonctionne pas. Des Ministres pour ne pas dire tous les ministres sont dans le pays profond, d’autres à l’étranger pour ne pas perdre la face dans le nouveau gouvernement que Alpha Condé appelle pompeusement « gouvernement de compétence ».
Marabouts et autres charlatans sont consultés. Pour le dire en un mot comme en mille, aucun des 38 Ministres que forme le gouvernement de Mohamed Saïd Fofana ne veut partir. Ils veulent tous rester même ceux qui ont déjà fait cinq ans dans le gouvernement.
Et dans tout ça, c’est la Guinée qui accuse le retard dans son développement socioéconomique quand on sait que deux mois nous séparent encore de la prestation de serment le 21 décembre prochain.
En Côte d’Ivoire, aussitôt que la cour constitutionnelle a proclamé les résultats, Alhassane Dramane Ouattara a prêté serment et a mis son gouvernement au travail.
En Guinée, c’est tout le contraire. L’heure est aux débats encore sur la formation de ce nouveau gouvernement et les Ministres en place ont d’autres chats à fouetter que de se mettre au travail.
Mohamed Soumah