Dans le cadre de l’exécution de son projet intitulé » Des voix de femmes et de jeunes contre Ebola » avec l’appui de l’UNESCO, l’institut Panos Afrique de l’Ouest organise à Conakry du 25 au 28 janvier 2016 un atelier de formation à l’intention des journalistes de radios communautaires et de certains représentants des organisations de la société civile. C’est la Maison de la presse qui abrite les travaux.
En rappelant le contexte de l’atelier, le représentant de l’institut Panos à l’atelier de Conakry dira qu’entre 2014-2015, une grave crise sanitaire due à l’apparition d’une épidémie de fièvre à virus Ebola est apparue en Guinée. Pour y faire face, un dispositif de lutte a été mis en place au niveau national, mais avec une faible implication des médias, particulièrement les radios communautaires. Ainsi, une étude réalisée par l’IPAO en 2014 a montré qu’un des principaux problèmes du secteur de la radio est l’insuffisance du cadre juridique. M. Libasse Hann fera remarquer qu’il n’existe pas en Guinée de textes qui prennent en compte de manière spécifique les problèmes de genre et que des besoins d’information des femmes aussi bien des villes que des campagnes ne sont suffisamment pris en compte par les médias, même pas par les radios communautaires.
« Si les femmes représentent un peu plus de la moitié (50,33%) des 1000 journalistes du pays, elles opèrent dans leur grande majorité dans le secteur de l’audiovisuel public où elles occupent rarement des postes de responsabilité. Au cours d’une session de formation à l’animation des débats sur les droits et la participation des femmes organisée par l’IPAO en Guinée au mois de septembre 2013, l’évaluation des participants a montré que 67% maitrisaient mal les sujets de genre et les techniques relatives au débat y compris dans les radios commerciales et même pour les journalistes en milieu de carrière. Situation pire dans les radios communautaires où nombre d’animateurs ignorent les techniques participatives… » A déclaré M. Hann.
Parlant du projet, il dira qu’il va permettre le rapprochement des radios avec les femmes et les jeunes à Conakry et d’autres villes touchées par l’épidémie et dans lesquelles l’IPAO a une expérience de collaboration avec les radios (Pita, Coyah, Beyla et Siguiri). Il va renforcer les capacités de ces groupes à produire ensemble des émissions répondant à leurs besoins d’information et relayant leurs voix au sein du débat public, reflétant ainsi une diversité d’opinion.
Quant au représentant de l’UNESCO en Guinée, il a loué les efforts de l’institut Panos Afrique de l’Ouest pour cette belle initiative. Aux dires de M. Mamadou Dian Diallo, au regard du rôle important joué par les jeunes et les femmes dans la lutte contre Ebola, il était opportun d’organiser cet atelier portant sur la formation des radios et OSC en réalisation de débat et magazines pour la prise en compte des voix des femmes et des jeunes dans la lutte contre Ebola. M. Diallo a souligné que la résurgence de certains cas au Liberia et en Sierra Leone prouve à suffisance que la vigilance doit être observée à travers la sensibilisation, la formation, la communication et le respect des règles d’hygiène avec l’implication des hommes des médias et des organisations de la société civile.
En ouvrant l’atelier, le représentant de la coordination de lutte contre le virus Ebola a pour sa part dit que cette période post Ebola est très cruciale, car elle doit être celle de la vigilance. M. Ibrahima Sylla rappellera que la maladie à virus Ebola a fait officiellement 2083 morts. Il a terminé ses propos en invitant les journalistes et les organisations de la société civile à plus de sensibilisation et de communication surtout dans les langues nationales.
Aly Badara Condé
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