La non scolarisation et la déscolarisation des enfants prend de l’ampleur en milieu rural. Le constat est palpable dans certaine localité de la haute Guinée, notamment dans les préfectures de Kouroussa, Kerouané et Mandiana où la situation des enfants déscolarisés ou non scolarisés deviennent une préoccupation majeure.
C’est le cas du village de Sanankoro dans la sous-préfecture de Saladou situé à une centaine de km de Mandiana centre. Dans cette localité, la situation de l’éducation des enfants est désolante.
Les travaux champêtres des enfants priment sur leur scolarisation puisque les parents ont comme compagnon domestique, des enfants. Tous les jours, ils sont aux champs avec les enfants qui doivent aider dans les travaux ou surveiller les plaines et champs agricoles, rapporte un enseignant de la localité.
Selon cet enseignant qui a répondu aux questions de notre collaboratrice, Sanankoro abrite une école primaire qui a été offerte par l’UNICEF. Cette école est composé de trois salles de classes dont deux seulement fonctionnement. Sur 100 élèves des deux classes, à peine 50 élèves viennent plus au moins régulièrement. Et le drame, c’est que les 100 élèves sont encadrés par un seul enseignant. Une situation que déplore Félix Lamah qui est à la fois le seul enseignant de Sanankoro et directeur de l’école primaire.
Outre les travaux champêtres, l’autre problème qui fait que l’école n’est pas une destination privilégiée des enfants, c’est l’exploitation artisanale de l’or.
Dans les zones minières, l’or est une affaire de gros sous et les enfants dans la plus part des cas ne se sentent pas redevables des parents et pour cause. Le père gagne de l’argent, la maman gagne de l’argent et les enfants gagnent aussi de l’argent. Qui va décider alors que les parents et les enfants ont tous le pouvoir financier en main ?
Des élèves et autres enfants non scolarisés abandonnent aussi les cours pour traverser le fleuves et aller dans les mines d’or.
D’autres enfants se transforment en piroguiers pour aider les gens à traverser le fleuve à l’aide des pirogues.
Aminata Bah
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