Je commence par le devoir citoyen, celui du respect de la mémoire du journaliste Mohamed Koula Diallo et toutes les victimes d’incendie, accident de la voie publique etc.
Nous guinéens, sommes condamnés à converger vers l’arène du débat sincère, en cultivant sans tabou, l’esprit d’échange et de communication, facteur essentiel pour une intégration réussie de la nation guinéenne dans l’univers d’un monde meilleur.
Quelques observations me semblent fondamentales à mettre sur la table du débat à l’attention de l’Etat Guinéen et l’ensemble des citoyens.
1-La lutte contre l’impunité
L’Etat Guinéen doit continuer à renforcer et opposer sans faille toute la puissance nécessaire pour dorénavant endiguer l’impunité et tout ce qui peut lui ressembler. La nouvelle rigueur doit servir d’avertissement aux futurs contrevenants.
Le contexte actuel brûlant m’oblige à évoquer dans le respect et dignité, la mort sauvage, néandertalienne de notre frère journaliste en pleine action professionnelle pour la survie de l’information.
Sans aucun doute, la justice fera son travail sous les hospices du Ministre de la justice qui, il faut le reconnaitre à mené pas mal de reformes depuis son arrivée à la tête de ce département.
Tout coupable avéré au sens juridique du terme doit répondre de son avanie.
2-La question d’un service technique pour le contrôle des engins roulants en Guinée
Sans savoir ce qui bloque réellement ce problème épineux des services de contrôle technique de véhicule, il me semble impératif que cette question soit revue par le département en charge, pour enfin mettre fin à cette sorte d’illégalité, responsable en grande partie, de la persistance des défaillances mécaniques.
Nous avons des véhicules hors norme technique en Guinée qui continuent à circuler avec un risque d’accident potentiel.
Bien entendu la question des véhicules épaves doit être traitée avec rigueur.
Le département en charge est tenu de donner les informations utiles en rapport avec les goulots d’étranglement qui minent ce projet de service de contrôle technique pour une meilleure information des citoyens.
La prévention est une nécessité absolue pour tous, à fortiori pour un pays en chantier comme la Guinée.
Un patient fracturé de fémur qui est dans l’incapacité d’assurer son transfert vers d’autres pays mieux établis techniquement, court le risque, en l’absence d’une prise en charge correcte, de mourir soit par embolie pulmonaire, une complication très grave et fréquente, soit survivre et le plus souvent dans un tableau d’infirmité le rendant inapte à toute action génératrice de richesse.
L’âge est un facteur de gravité : *La force nécessaire par exemple pour provoquer une fracture du fémur est inversement proportionnelle à la densité osseuse.*
Cela veut dire que chez le sujet jeune, il faut un mécanisme à haute énergie, alors qu’une simple chute de sa hauteur suffit à provoquer une fracture chez le sujet âgé.
3-Les routes
Il faut encourager ce qui a été fait mais le chemin reste encore long.
Le cas actuel de Macenta est plus qu’édifiant.
Sans rentrer dans les statistiques de morbidité et mortalité des traumatisés de membres et cranéo-rachidiennes, il est indéniable que les routes tuent le plus souvent beaucoup plus qu’une épidémie.
Pas toujours facile de réunir l’argent nécessaire pour moderniser les routes, mais l’Etat ne peut pas faire autrement que d’amplifier le processus de modernisation des routes, pour casser le cercle vicieux : Mauvaise route- risque élevé d’accidents (morts, infirmité, impacte sur la richesse.)-aggravation de la pauvreté. Bref le diagramme du cycle infernal de la route.
Bien entendu, Ebola a été pour nous une véritable misère, mais nous ne devons pas rester par devers l’ombre de cette catastrophe socio-économique qui (nous l’espérons) appartient dorénavant au passé.
Les bonnes pratiques d’hygiène doivent continuer.
En attendant, il faut absolution mettre en application l’interdiction pour les personnes physiques, d’utiliser les gros camions pour voyager. Cette interdiction a déjà été prononcée mais manque toujours d’effet sur le terrain.
Pas facile mais c’est indispensable.
Les mauvaises habitudes sont difficiles à combattre chez nous.
En exemple : l’histoire du compteur pré payé : *Le meilleur moyen de contrôler sa consommation.*
Tout le monde consomme le pré payé dans la téléphonie et personne ne manifeste.
En Guinée, on a parfois du mal à décoder le sens réel de certaines manifestations. Il faut bien entendu faire la campagne de sensibilisation convenablement, mais le compteur est un passage obligé si nous ne voulons pas tuer encore une fois cette nouvelle source d’électricité.
Le projet de rénovation de Donka ! Quelle belle initiative !
En attendant la fin des travaux, le Ministère de la santé peut par exemple entrevoir la possibilité de la mise en place de stages de perfectionnement médico-chirurgical soit vers les pays voisins, soit en occident dans la mesure du possible.
La mise à jour du niveau médico-chirurgical est une nécessité indispensable dans la pratique Médicale.
4-Les incendies à répétition dans nos villages.
Il s’agit des villages non lotis marqués par un enchevêtrement de cases serrées les unes contre les autres.
Evidemment lorsqu’une case brule, c’est tout le village qui brûle.
Parfois, des sous préfectures anciennement lotis mais malheureusement envahies par les constructions anarchiques.
Dans ces incendies, les dégâts humains, matériels et de produits agricoles sont parfois énormes.
Le soutien financier accordé par l’Etat à ces sinistrés d’incendie n’est pas une mauvaise chose. Cependant cette façon de faire est éphémère, et ne résout pas le vrai problème.
Il vaut mieux apprendre à quelqu’un la technique de pêche, à la place de lui donner du poisson chaque fois qu’il en manque.
L’Etat doit investir pour mieux lotir la communauté villageoise.
Le département en charge doit absolument et dans un délai raisonnable prendre les meilleures dispositions pour un lotissement correct de ces localités. C’est de toute évidence la solution quasi certaine au problème d’incendie.
Laisser ce problème de lotissement à la charge des villageois, c’est une façon d’entretenir la médiocrité dans la mesure où le travail ne sera pas fait.
Actuellement l’urbanisation de Conakry est en bonne voie par l’Etat et donc logiquement le même travail doit être fait à l’échelle de la communauté villageoise.
Juste un exemple : Depuis plus de 20 ans après lotissement, Koumana, l’une des plus grandes sous préfectures de la guinée dans Kouroussa n’a plus récidivé dans l’incendie.
Avant le lotissement, le village était régulièrement brulé comme dans beaucoup d’autres sous préfectures.
5– Les Universités privées
L’Etat doit dorénavant stopper la prolifération anarchique des universités et auto école. Evaluer la validité de certaines universités.
La résultante de cette prolifération désordonnée est improductive et souvent nuisible.
Certes il y a beaucoup à faire, mais à cœur vaillant rien n’est impossible
En espérant que la nouvelle équipe gouvernementale prêtera l’oreille aux différents symptômes avant –coureurs.
*Le cœur et le courage font l’ouvrage* (Gabriel Meurier).
Docteur Solian Konaté
PH, Chirurgien Orthopédiste et Traumatologue
CHHB Oyonnax France.