Les nouvelles sont loin d’être bonnes. Le deuxième tour d’Ebola
business a commencé en Guinée. L’occasion encore de s’en mettre plein les poches. Le décompte funeste, aux calendes grecques. Le compteur macabre, remis à zéro.
Et pourtant, tous les clignotants ont continué d’être au rouge tout le temps que le virus Ebola est resté dans le pays. Les dons, les
contributions, les espèces sonnantes et trébuchantes, excusez du peu, ont servi à autres choses que de lutter contre cette épidémie.
L’on nous a pompés de l’air comme pour justifier la contre-performance de l’économie guinéenne. Mais tout ne pouvait s’expliquer par l’apparition de ce virus sur le territoire. Etant donné la prédisposition à la malversation de certains compatriotes en présence du fric, le fiasco enregistré dans la gestion de cette maladie n’est pas une surprise.
Quand l’impunité est érigée en système de gouvernance, ses dégâts sont aussi considérables que le virus Ebola.
Quand une personne a la langue mielleuse, on lui déroule les cordons de la bourse aussi longtemps que les saveurs de son aliment à des effets enivrants sur les « gardiens du temple » et autres cadres Editocapables de courber l’échine.
Quand des Guinéens ont créé des Ong fictives pour intercepter les fonds ou faire le tour de certaines capitales sensibles à la cause humanitaire, le résultat ne peut être que catastrophique.
Ebola fait son retour dans un contexte marqué par la récession et la rareté des ressources financières. Les Etats semble prioriser
désormais le terrorisme. Ce dernier a tendance à mieux perturber les sommeils que le virus Ebola. Il a emporté bêtement certains de nos meilleurs médecins exerçant dans des conditions hygiéniques désastreuses. Arrêtons de ramener tout à la providence, changeons nos comportements, en restant honnêtes et sincères avec nous-mêmes.
Si le terroriste sème la terreur, la résurgence de Ebola est, quant à elle, la conséquence de la mauvaise gestion de l’épidémie ; et plus largement de la mauvaise gouvernance, qui produit des exclus sociaux, alimente les tensions communautaires, entretient l’impunité et la prédation des ressources publiques. Le pouvoir paye donc le prix de la mauvaise gestion des structures sanitaires. Sous d’autres cieux, cette maladie ne peut trop prospérer.
Le relâchement de certaines pratiques hygiéniques telles que le lavage des mains au savon ou à l’eau de javel ne peut avoir que des conséquences fâcheuses dans nos habitudes de tous les jours.
Ce n’est pas un poisson d’avril, heureusement que ce mois se fait
encore attendre pour quelques jours. Histoire de prendre au sérieux la dangerosité de l’épidémie difficilement maîtrisable.
Serrer la main à une personne doit faire partie des habitudes à
proscrire, juste le temps de contrôler ce virus qui a plus d’un tour
dans son mode de propagation. Les regroupements et autre attroupement se doivent d’obéir aux règles élémentaires sanitaires. Les mêmes règles doivent être appliquées pendant les cérémonies sociales : mariage, baptême, enterrement…
Ebola ‘’deuxième épisode’’ risque de nous faire des scenarii macabres si des mesures idoines ne sont pas prises pour délimiter le rayon de propagation. D’autres mesures comme la restriction des déplacements en provenance de la zone affectée sont autant de stratégies susceptibles de produire des résultats escomptés.
Aux charlatans politiques, souffrez que la zone affectée puisse faire exception de vos marchandises chimériques. Vous êtes plus prompts à vendre la lune que de vous intéresser aux besoins primaires des populations qui souffrent de l’absence des centres de santé et du personnel médical en nombre suffisant.
Dites à vos « mandants » que gouverner, c’est prévenir. A moins qu’ils n’aient d’autres affaires à fructifier. Vous avez dit Ebola-business, second tour !
Morgan Mohamed
morgan1535@gmail.com