Nommé fin décembre 2015 au poste de Premier Ministre par le président Alpha Condé, Mamady Youla a franchi jeudi la barre des cents jours à la primature. Mais que retenir des premiers cent jours de M.Youla ?

A propos, il faut dire que les attentes des populations sont immenses avec le problème d’emploi, du panier de la ménagère, des problèmes d’eau, d’électricité et de route, excusez du peu la liste est longue.

Seulement voila, comme nous enseigne un dicton populaire, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, M.Youla est un technocrate hors pairs. Il est à l’initiative du projet de l’usine d’Alumine de Sangarédi depuis le début  des années 2000.

Dans le rétroviseur, il s’avère que Monsieur le Premier Ministre a montré qu’il est un cadre compétant, compétitive  et confirmé par son  ambition  de mettre en valeur les immenses réserves bauxitique de la Guinée. En tout cas, il a fait ses preuves  avec l’enveloppe financière du projet qui se chiffre à plus de 8 milliards de dollars. Une première en Guinée.

Bien réfléchi pour un jeune cadre intègre surtout quant t’on sais   que la Guinée dispose des plus grandes réserves de bauxite au monde mais elle ne produit que 600.000 à 700 000 tonnes d’alumine par an, soit moins de 2% de la production mondiale.

L’Australie en produit 16 millions par an et reste absente du marché de l’aluminium. C’est donc pour combler ce gap immense entre les ressources disponibles de la Guinée et leur mise en valeur effective que  Mamady YOULA a initié  le projet de Global Alumina devenu Guinea Alumina

 

 Le projet se compose des éléments suivants : une raffinerie d’alumine d’une capacité initiale de 3 millions de tonnes par an extensible à un niveau compris entre 3,5 millions et 4,5 millions de tonnes par an. Un nouveau port à Kamsar pour exporter l’alumine produite et importer le carburant, la soude caustique et les différentes matières premières nécessaires à la fabrication de l’alumine; la capacité d’exportation du port sera de 10 millions de tonnes par an.

Des dizaines de kilomètres de voies de communication (routes et chemin de fer) comprenant une route d’accès principale et plusieurs routes secondaires et une voie de chemin de fer d’environ 15 Km reliant la raffinerie à la voie existante.

L’aménagement des terminaux du chemin de fer au port et à l’usine et d’autres travaux (voies d’évitement) sur la voie principale, la construction de barrages pour (i) l’approvisionnement en eau de l’usine et de la cité, (ii) contenir les eaux de ruissellement de surface ; édification d’aires de stockage des boues rouges. 

Ce n’est pas tout car il y aura une centrale électrique d’une puissance globale estimée à environ 330 MW dont 225 MW destinés à l’alimentation des chaudières. Une cité pour les travailleurs de Global Alumina qui devrait abriter plus de 20.000 habitants dans un premier temps.

 L’envergure du projet et sa grande complexité ont nécessité une phase d’étude et de conception assez poussée. Les entreprises qui ont accompagné le projet dans cette phase sont nombreuses mais nous pouvons citer entre autres : Hatch pour la conception de l’usine, Geoprospect pour la prospection géologique, Louis Berger / Abam pour le design du port, Golder Associates pour les études géotechniques, SNC-Lavalin pour les études environnementales, Honeywell pour les systèmes automatiques, Aluminpro pour la conception du procédé de production, etc.  

Les retombées socio-économiques du projet sont énormes et peuvent être évaluées à trois niveaux principaux  avec la création d’emplois directs et indirects.

Il y a aussi le développement du tissu industriel, l’accroissement du revenu national guinéen avec des prévisions qui  prévues en 2005 qui vont doubler pour la Guinée en fonction du volume du montant.

Pendant la phase de construction, la création d’emplois direct est aujourd’hui estimée à 12 000 emplois et celle des emplois induits sera d’environ 3 à 4 fois supérieure, c’est-à-dire entre 35 000 et 40 000 emplois indirects afin d’améliorer le niveau de qualification de la main d’œuvre locale.

 Global Alumina projette d’investir plusieurs millions de dollars dans la formation professionnelle en partenariat avec l’USAID et le gouvernement guinéen et ce quelques années avant le début de la production. Durant la période de construction,  la richesse supplémentaire générée par de nouveaux emplois à plus de 300 millions de dollars ; cette estimation est de 30 millions de dollars par an en phase d’exploitation.

En dehors des salaires des travailleurs nationaux, la société va dépenser plus de 100 millions de dollars en achat de biens et services directement issus de la production nationale pendant les trois années de construction va faciliter le développement des petites et moyennes entreprises guinéennes.

Les analystes économiques prévoient que pour chaque emploi direct créé, 3 à 5 emplois indirects seront créés en Guinée aussi bien pendant la phase de construction que pendant la phase d’exploitation.

Durant les 15 premières années de production, la société effectuera  des versements au compte de l’Etat guinéen au titre du paiement des impôts et taxes.

Il faut préciser que pendant cette période qui correspond à celle du remboursement des dettes, le régime fiscal est allégé. Le projet rembourse en effet plus de 200 millions de dollars annuellement au titre de l’endettement du Projet soit : $ 5 000 000/an au cours des cinq premières années suivant le démarrage de la production commerciale ; $ 8 000 000/an les cinq années suivantes ;$ 12 500 000/an les cinq dernières années.

 Il y a lieu de préciser que ces paiements supplémentaires qui sont issus d’une renégociation (entre Janvier et Mai 2005 à la demande de la Guinée) sur la base de la convention de base signée en Octobre 2004, viennent s’ajouter aux autres retombées économiques et financières du projet. 

 

Au-delà de cette période, les revenus de l’Etat devraient se situer entre 200 et 250 millions de dollars annuellement suivant le niveau de production.

D’autre part, les installations portuaires réalisées par Global Alumina demeureront (à la demande de l’Etat) la propriété de l’Etat guinéen pendant toute la durée de la Convention de Base.

 Bien qu’ayant largement contribué à réaliser ces infrastructures, Global Alumina sera amené, au bout d’un certain nombre d’années, à payer des redevances à l’Etat pour l’utilisation de ces infrastructures, conformément aux dispositions de la Convention de Base.

 En dehors des emplois créés, le projet  va permettre à la Guinée d’augmenter considérablement ses rentrées fiscales et le revenu moyen de la population.

 Il est d’ailleurs prévu dans la Convention de Base qui lie la société minière à l’Etat guinéen une contribution au développement local de 500 000 dollars par an pour la région de Boké pendant la période d’exonération et 1 000 000 de dollars par an dès la fin de celle-ci. 

Ce projet peut donc être considéré comme un véritable accélérateur de croissance tant sur le plan local que sur le plan national.

Sur ce, il ne sera pas exagérer de dire que Mamady  Youla a fait des résultats avant la primature.

 C’est fort de ce capital que le président Alpha Condé a porté sa confiance à Monsieur Youla qui fait ses preuves dans la mobilisation des ressources financières du pays. La nouvelle équipe gouvernementale essentiellement composé de jeunes cadres, notamment dans les départements de l’Economie et des Finances, des Mines et de la Géologie, du Budget, de la santé, entre autre est au charbon.

Les aînés qui parlent de manque d’expérience des jeunes Ministres que sont Maladho Kaba, Abdoulaye Magassouba, Mohamed Lamine Doumbouyah ou encore  Abdoulaye Diallo ont laissé les caisses de l’Etat vide. Et ce n’est pas le président Alpha Condé et le porte-parole du gouvernement Damantang Camara qui me démentiront.

Les anciens Ministres et gestionnaires sont certes compétents mais qu’est ce qu’ils ont légué aux jeunes comme héritage ? Des caisses vides, une banque centrale au bord du gouffre et un endettement exponentiel.

En tout état de cause, le meilleur reste à venir avec l’équipe de Mamady Youla.

 

DIALLO Amadou Lamarana

 

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