Le Ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique reste le Ministre le plus bavard et l’oiseau voyageur du gouvernement. Il est partout et dit à la fois presque de tout et de rien. Mais sur le terrain, il y a une distance océanique entre les déclarations, discours et les faits du Ministre Dr Ibrahima Kourouma.
Récemment, le département en charge du pré-universitaire avait redéployé 39 enseignants dans les différentes localités de la préfecture de Telimélé puisque la localité éprouve un besoin criard et d’énormes difficultés en la matière. Mais à ce jour selon le directeur préfectoral de l’éducation de Télimélè Thiapato Barry, aucun enseignant muté n’a rejoint son poste d’affectation.
Les 39 enseignants refusent catégoriquement de rejoindre leur poste et le Ministre Ibrahima Kourouma n’a rien fait pour trouver la solution au problème des enfants de ses localités.
A moins de deux mois des examens nationaux, cette situation inquiète autorités de l’éducation, élèves et parents d’élèves et pour cause. Les élèves de la préfecture de Telimélé seront soumis aux mêmes épreuves que les autres élèves du pays pendant les examens nationaux, notamment les candidats à l’examen d’entrée en 7è Année, au Brevet d’Etude du Premier Cycle et au baccalauréat unique.
Par ailleurs, les autres élèves du pays sont soumis aux mêmes programmes qu’ils doivent assimiler au même titre que les autres élèves de Télimélé avant de passer en classe supérieure en fin d’année.
A propos de la préfecture de Télimélé, il faut dire qu’elle est situé à 265 km de Conakry à la lisière du Foutah Djallon mais relevant de la basse Guinée.
Le premier problème a pour nom la traversée. Traverser les 137 km qui séparent cette préfecture de Kindia, chef-lieu de la région est un véritable parcours de combattants.
Aussi, la vie reste très difficile dans la préfecture comme c’est le cas d’ailleurs pour la plus part des préfectures du pays.
Toutefois, les 39 enseignants mutés à Telimélé sont des fonctionnaires. Ils sont payés et bénéficient des primes d’éloignement par rapport aux zones que le département en charge de l’enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique accorde aux enseignants éloignés de la capitale et des centres ville.
Mais tout porte à croire que ces enseignants bénéficient de ces avantages et prennent leur salaire sans faire le travail pour le quel ils sont payés.
Le cas des enseignants de Telimèlé n’est que la face cachée de l’iceberg dans le système éducatif guinéen. Récemment sur les antennes de la Radio Nationale, le Directeur Communal de l’Education de Matoto Ibrahima Kalil Konaté déclarait que son service compte 108 enseignants alors que le service n’a besoin que de 45 personnes pour tourner. Le reste, soit 63 enseignants n’ont même pas de place encore moins de bureau pour s’assoir. Ils viennent prennent seulement leur salaire à la fin du mois pour un travail qu’ils ne font pas. Pauvre Guinée.
Guineelive