Le procès qui opposait trois journalistes de presse privée guinéenne à la Sobragui a été tranché ce mardi 03 mai 2016 par le tribunal de première instance de Mafanco (Conakry3).
Il a reconnu les journalistes coupables de tentative d’escroquerie et les a condamnés à six mois de prison assorti de sursis et au paiement d’une amende de cinq cent mille francs guinéens chacun.
Choqué par cette décision, Maitre Fodé Abass Bangoura, l’avocat de la défense a décidé d’interjeter appel contre cette décision. Selon lui, tout a été dit dans cette affaire sauf droit. « Le tribunal a rendu sa décision et nos clients ont été condamnés à six mois de prison assorti de sursis avec paiement d’une amende. Nous avons estimé que l’infraction n’est pas constituée mais quelque part nous allons accepter parce qu’ils vont être libérer et retourne chez eux. Nous allons voir dans quelle mesure nous allons relever appel contre cette décision au niveau de la cour d’appel », a-t-il déclaré
Avant d’ajouter : « J’ai un sentiment mitigé. A partir du moment où aujourd’hui c’est la journée internationale de la presse et plus nous voyons qu’il y a une régression en matière de liberté de la presse dans notre pays. Si le droit avait été dit, il n y a pas d’escroquerie, il n y a pas de tentative d’escroquerie et en un mot pas d’infraction dans cette affaire ».
A en croire Maitre Fodé Abass, il y a un acharnement contre les journalistes dans cette affaire. « Le parquet était obligé d’abandonner l’infraction de chantage et poursuivre la tentative d’escroquerie. Alors, il n’y a pas de tentative d’escroquerie parce que personne n’a utilisé une fausse qualité. C’est des journalistes qui sont venus dans l’exercice de leur fonction pour le recoupement de leur enquête. Nous avons compris qu’on voulait les empêcher de publier leur article. Ils ont été piégés. Mais ce qui m’a trop choqué, c’est quand le ministère public aide la partie civile à monter ce dossier de toutes pièces, ce n’est vraiment pas normal. La balance n’a pas été équilibrée dans cette affaire »
Pour conclure, l’avocat a dit : « On les a proposé de déposer une facture et le dépôt d’une facture n’est pas une infraction », précise Maitre Abass.
Daouda Yansané
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