Le moins que l’on puisse dire, c’est que la coopération Chinoise n’est pas du tout apprécié par des guinéens. Le mauvais travail et le travail de débarras sont entre autre pour quelque chose.
Beaucoup de chantiers de l’Etat sont confiés aux Chinois pour leur réalisation. Ce, aussi bien dans la capitale que dans le pays profond. La réalisation des ponts, des routes, bâtiments ou encore d’autres édifices publics. C’est le cas de la route et du pont de Coyah qui selon les ouvriers guinéens travaillant sur le terrain dénoncent un travail bricolé.
Et bien, le président Alpha Condé qui jusque-là était muet est sorti de sa réserve pour malmener la coopération Guinéo-Chinoise. C ‘était lors de la cérémonie de remise de satisfécit au chef de l’Etat à l’occasion du retrait de la Guinée de la liste des pays tiers non coopérants en matière de pêche et de la lutte contre la pêche illicite.
Devant les membres du gouvernement, une délégation des femmes mareyeuses, institutions nationales et internationales dont le représentant de l’union européenne en Guinée à l’hôtel Noon de Kaloum, le président Alpha Condé a ouvertement attaqué la Chine qui veut s’emparer des ressources halieutiques de la Guinée.
La manifestation des femmes mareyeuses la semaine dernière contre le Ministre de la pêche et de l’Aquaculture a été la goûte d’eau qui a débordé le vase du chef de l’Etat guinéen contre les Chinois.
Lisez plutôt les remontrances du chef de l’Etat contre la Chine : « A Conakry, ce sont les mareyeuses, qui vendent le poisson. Les gens qui pêchent doivent vendre aux mareyeuses. Comment avons-nous pu autoriser les Chinois de vendre les poissons à la place des mareyeuses ? Nous sommes en train de faire des enquêtes. On va sanctionner tous ceux qui ont donné l’autorisation. Nous avons dit que la plupart des bateaux qui pêchent sont des bateaux étrangers. Les gens utilisent les Guinéens comme prête-noms. Tous les étrangers qui veulent pêcher ici maintenant doivent avoir leur installation à terre. Il ne s’agit pas de pêcher et partir. Nous allons leur donner des licences pour qu’ils font des frigorifiques et des chambres froides à terre. Toutes ces réformes doivent être faites.
Les femmes mareyeuses ont raison, je ne dis pas d’aller casser mais elles ont raison. On n’a pas à donner à une société chinoise la commercialisation des poissons, ce n’est pas leur rôle. Je demande au ministre de me donner le nom, on va le sanctionner puisque c’est de se foutre de l’Etat guinéen. Les femmes-là se lèvent à 4h du matin, parfois, les voitures les renversent. Et on veut envoyer une société chinoise pour vendre à leur place. Est-ce que nous on peut faire du commerce de détail en Chine ? On ne va plus accepter que des gens prennent des décisions contraires aux intérêts du peuple ».
Il reste maintenant à savoir si le président Alpha Condé qui aime beaucoup discourir va lier l’acte à la parole pour que les guinéens consomment enfin le poisson provenant des eaux guinéennes.
En tout cas depuis plusieurs années, le poisson guinéen va tout droit en Chine et d’autres marchés à travers le monde alors que les guinéens manquent presque de tout.
La Chine qui est partout et sur tout le terrain en Guinée avec le slogan de ses travailleurs « petit argent, petit travail » est donc avertit.
Mohamed Soumah