La grève des enseignants le mois dernier a été suivie des émeutes dans plusieurs quartiers de Conakry, notamment les 20 et 21 février.  Pour situer l’opinion nationale et internationale sur le sujet, le parquet général de Conakry a organisé lundi une conférence de presse qui était axée sur la grève des enseignants et les violences qui en ont résulté.

Le Procureur général, Yaya Kaïraba Kaba était le conférencier entouré pour la circonstance par le procureur général par intérim près le Tribunal de Première Instance de Mafanco et des substituts de Dixinn et de Kaloum.

Parlant de l’utilisation des armes à feu, le parquet s’est voulu légaliste: « nous savons que dans le maintien d’ordre, les forces de sécurité n’utilisent pas les armes à feu. Il y a des armes conventionnelles qu’elles utilisent. C’est pourquoi, nous avons attribué l’usage d’armes à feu par des inconnus. Les projectiles ramassés par les enquêteurs et qui sont disponibles, sont constitués de douilles de fusils de chasse et de fusils de fabrication locale qui ne sauraient être utilisés par les forces de maintien de l’ordre».

Pour ce qui est du bilan,  ces évènements malheureux ont causé la mort de plusieurs  personnes, des blessés  et des dégâts matériels importants : le bilan s’établie à 8 morts, 36 gendarmes blessés dont 3 graves, 11 policiers blessés dont 6 policiers au commissariat central de Matam et 5 au commissariat central de Matoto. Ce n’est pas tout car les évènements ont enregistré  4 blessés à l’université Mathma Gandi, la brigade de la gendarmerie nationale de Bambéto pillée, le commissariat urbain de Bonfi pillé, 5 bars café et restaurant à Matam, la station Total de Bambeto et la supérette vandalisée, trois bars café pillés à Bambeto, deux conteneurs de construction sur le chantier du ministère des affaires étrangères vandalisé à Koloma, le vitre de l’ambulance du centre de santé communal de Ratoma a été cassée ainsi que les vitres de deux autres véhicules, tous garés à l’intérieur du centre de santé, incendie du magasin de machines agricoles.

Par ailleurs, les dégâts sont énormes : la brigade de gendarmerie nationale de Bambeto a été entièrement pillée, le commissariat urbain de Bonfi a suivi ainsi que les vitres de deux autres véhicules garés à l’intérieur du centre de santé. La clôture de ce centre a également été défoncée par un groupe de manifestants.

Parlant des infractions et des interpellations, le parquet général a annoncé l’interpellation de 32 personnes pour outrage, participation  à un attroupement non autorisé, destruction et dégradation d’édifices publics et privés.

Sur ces 32 personnes, 15 enfants sont déférés au tribunal pour enfant de Kaloum et les 17 personnes déférées au tribunal de première instance de Mafanco par la brigade de recherche de Matam.

Toutefois, la justice n’aime pas les calendriers et il faudra encore patienter pour  voir le procès se tenir selon  le parquet général qui précise que les investigations se poursuivent encore.

Almamy Kalla CONTE

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