Une semaine après le déclenchement de la grève générale  dans le secteur bancaire,  la Fédération Syndicale des Banques et Assurances de Guinée a levé le mot d’ordre de grève.

Mais qu’est ce qui a bien pu se passer pour en arriver à cette situation : fermer les banques pendant une semaine ? De nos investigations, il ressort que ces dernières années, la Fédération Syndicale des Banques et Assurances de Guinée a mené beaucoup de démarches pour que les travailleurs guinéens soient placés à des postes de responsabilité dans les  14 banques primaires que compte le pays. Résultat, si autrefois, ce sont des blancs qui occupaient des postes de Directeurs Généraux, la donne a changé puisque de nos jours, nombreuses sont des banques qui sont dirigées par des guinéens.

A ce jour, une dizaine de banque sur les 14 banques primaires que compte le pays sont dirigées par des nationaux.  C’est le cas de la BICIGUI, du FIBANK, pour ne citer que celles-là

Selon un banquier, le traitement salarial  des directeurs est  comparable à celui des cadres expatriés. Selon nos sources proches des banquiers, les directeurs généraux de banques sont payés à 100 millions GNF par mois. Sans compter les autres avantages liés à leur fonction.

Toutefois,  ce travail de nationalisation au niveau des banques primaires n’a pas été bénéfique pour les travailleurs nationaux : « Dans les négociations, ce sont des directeurs généraux que la Fédération Syndicale des Banques et Assurances de Guinée a façonné qui ont retourné la veste contre les travailleurs », affirme un syndicaliste.

Pour le dire en un mot comme en mille dans cette situation, ce sont  des guinéens qui maltraitent des guinéens. Un doigt accusateur est pointé sur le Directeur Général de FIBANK, un certain Aboubacar Condé qui n’a pas manqué d’énergie, de combines et même de respect aux syndicats des banquiers  durant les négociations pour s’opposer à toute augmentation des salaires.

Les arguments de Aboubacar CONDE : c’est qu’en augmentant les salaires des travailleurs, toutes les banques ne seraient pas en mesure de tenir le rythme  des salaires comme les petites banques.

Plus loin, le même Aboubacar Condé affirme que si  l’ ’Association Professionnelle des Banques augmente les salaires, elle sera en désaccord avec les patrons de banques qui sont à l’étranger, confie la même source.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le directeur général de FIBANK et d’autres directeurs qui étaient visiblement embarqués par le sieur CONDE étaient opposés à l’idée de toute augmentation.

Conséquence, les discussions ont tourné en longueur avec des banques qui ont fermé les portes durant une semaine. Ce qui est une première dans l’histoire des banques en Guinée.

Ce n’est pas tout car c’est  le même Aboubacar CONDE qui avait menacé les travailleurs de FIBANK de reprendre le travail au risque d’être licenciés. Avec ces menaces à peine voilée, certains travailleurs de FIBANK avaient repris le travail vendredi et samedi dernier et voulaient remettre çà lundi. Raison pour la quelle d’ailleurs, les travailleurs de banque en manifestant lundi se sont mobilisés devant l’agence FIBANK de Manquepas non loin de la banque centrale pour scander des slogans hostiles à Aboubacar CONDE qualifié de « traitre » par tous les travailleurs de banque.

Il a d’ailleurs fallu l’arrivée des gendarmes pour éviter le pire à cette banque.

Alors, le grand écrivain et poète Amadou Kourouma est mort, mais la poésie n’est pas morte. Les africains se sont battus pour chasser les blancs qui étaient à l’origine des malheurs de l’Afrique. Mais avec les nouveaux maitres de l’Afrique qui ont remplacé les blancs pour être le chef de leurs frères africains, les blancs qui traumatisaient les africains dans les banques sont aujourd’hui regrettés.

C’est le cas du Directeur Général de FIBANK  Aboubacar Condé qui a instauré de l’enfer dans la gestion des affaires courantes de cette banque. Pauvre Guinée.

 

Ousmane Cissé