Après près de quatre mois de tiraillement entre le président perdant de la CENI, à la personne de Bakary Fofana et un groupe de commissaires à leur tête Me. Kébé, la Cour constitutionnelle a rendu son verdict dans la soirée du lundi 14 aout suite à sa saisine par Bakary Fofana pour effet d’invalidation de l’élection de Me. Amadou Salif Kébé comme président de la CENI.

Cet arrêt qui fait chuter le ‘’Manitou’’ du haut du 11ème étage de cet immeuble surplombant le quartier Cameroun est sans appel. L’ancien président Bakary l’a très vite su et c’est pourquoi dès la réception du document, il s’est empressé
dans un hôtel pour jouer au fair-play devant la presse. Il n’avait pas le choix, dit-on.
Pourquoi, monsieur Fofana ne voulait pas partir de la CENI ? Et pourtant, il est parti du ministère des Affaires étrangères sans aucune résistance. Certains diront que dans le premier cas, c’est un décret qui a agi et d’autres soutiendront que dans le second cas, c’est la  loi qui a été appliquée.
La gestion opaque et le dysfonctionnement de la CENI étaient les principaux griefs retenus contre Bakary par ses pairs. Depuis 2012, l’année de l’installation de Bakary, les commissaires n’ont cessé de rappeler leur président à l’ordre sans succès. Bakary doit surement craindre que ses casseroles ne soient remiser par le nouveau président.
Tenez, à l’occasion de la tenue de l’élection présidentielle de 2015, la CENI a acheté 750 motos pour ses démembrements. Après la distribution de ces motos,la Chine a offert à son tour 100 motos et 100 ordinateurs( bureautique et portable). Qu’est ce qui est devenu les dons chinois ? Aucun compte rendu n’a été fait des différentes assistances des institutions internationales et l’appui des ONG par rapport à la tenue de la dite élection. Le choix des ONG pour la sensibilisation des électeurs n’a aussi connu aucune transparence et le directeur de ce département a été mis devant le fait accompli.
Des marchés de gré à gré ont été octroyés aux amis et autres connaissances. Certains commissaires interrogés ne savant rien des budgets alloués à la tenue des législatives de 2013 et de la présidentielle de 2015.
Pour la présidentielle, le chiffre officiel débloqué par l’Etat était de 560 milliards GNF valable pour les
deux tours de scrutins. Avec la pression et la crise, les autres commissaires ont fini par accepté qu’il n’est resté que 20 milliards GNF. Les 20 milliards pouvaient-ils servir à l’organisation du second tour ? Seul Bakary Fofana pourra répondre.
A la CENI, la majorité des assistants techniques ne disent point du bien du président évincé. Bakary se moque des qualifications et des diplômes et encore moins le poste occupé pour fixer les salaires. Certains secrétaires sont mieux payés que d’autres chefs services. De même que des temporaires mieux rémunérer que des permanents. A la CENI sous le magistère de Bakary, il faut être de son réseau pour faire partir des missions de terrain. Les factures des prestataires sont payées selon les rentrées que vous avez chez le ‘’Manitou’’. La casserole qui risque de faire assez de bruit est celle liée au déménagement de la CENI à l’immeuble de 12 étages avec sous terrain. Combien coûte la location ? Quelles sont les raisons du départ de l’ancien siège ? Comment des Tunisiens se sont retrouvés comme adjudicateur du marché de révision des listes électorales pour les élections locales. Quel est le montant de leur contrat ? Combien coûte les missions à l’étranger de Bakary Fofana. Qu’est ce qui est devenu l’ancien véhicule de marque ‘’Prado’’ dans lequel roulait monsieur le président partant ? Autant de question qui ne pourront trouver leurs réponses que dans les secrets de gestion de ‘’monsieur le président’’, comme on aimait l’appeler ainsi à la CENI.
Aly Badara Condé
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