Le mois d’août qui tire à sa fin a été une occasion pour le chef de l’Etat de parler encore de lui à travers des décrets qui ont suscité un tollé général aussi bien en Guinée qu’à l’étranger. Et même si des partenaires au développement sont silencieux,  devoir de réserve oblige, on pourra tenter de dire qu’ils savent désormais à quelle gouvernance se vouer  sous le magistère du président Alpha Condé en Guinée.

Outre ses détracteurs, il est vrai que le président Alpha Condé ne manque pas de partisans pour défendre les prérogatives constitutionnelles dévolues à l’institution qu’est le Président.

Toutefois, parlons des faits et rien que les faits.

Au mois de mai 2016, au siège du parti du RPG à Gbessia,  c’est le le président  Alpha Condé lui-même qui est monté au créneau pour dénoncer les détournements de deniers publics avant de s’engager à assainir les finances publiques. Il avait pris ce jour là, un seul exemple sur le Ministère de de l’Enseignement Pré-universitaire en ces termes : « L’année dernière, on a dépensé plus de 70 milliards pour les examens nationaux. Les gens trichaient. J’ai envoyé l’inspection d’Etat.  On a économisé 40 milliards ! Ce n’est pas fini. Partout où on a dit avoir construit les écoles, on va vérifier si les écoles sont construites ou pas. Désormais, l’impunité c’est fini. ».

Six ans après, son successeur  Ibrahima Kalil Konaté ne cesse de dénoncer l’héritage de Ibrahima Kourouma: la mauvaise gestion,  la commercialisation des diplômes, des détournements de deniers publics et les torts causés au système éducatif guinéen par son prédécesseur.

Justement pour lier l’utile à l’agréable, Ibrahima Kalil Konaté a dépensé 49 milliards sur les 80  milliards alloués à son département pour organiser les examens nationaux en 2017. Pourtant, il y avait plus de candidats aux examens nationaux en 2017 qu’en 2016.

Combien de milliards  Ibrahima Kourouma a dépensé en six ans pour organiser des examens nationaux?.

A propos, les bisbilles entre l’ex Ministre Ibrahima Kourouma et l’ancien Ministre des Finances, Kerfalla Yansané sur le budget consacré à l’organisation des examens nationaux sont encore vivaces dans tous les esprits.

En tout cas, Kerfalla Yansané avait toujours soutenu que la facture que le Ministre de l’Enseignement Pré-universitaire, Ibrahima Kourouma, présentait était surfacturée. N’empêche, Kourouma est resté à ce poste plus de six ans.

Outre le Budget de l’organisation des examens nationaux, il faut dire que les scandales financiers ne manquaient pas au sein de ce département. Le Ministre Kourouma et son cabinet avaient même été trimballés à la justice, notamment au Tribunal de Première Instance de Kaloum où le département avait été reconnu coupable de détournement de derniers publics.

En tout cas à l’époque, la justice avait fait son travail en allant jusqu’à demander au Ministre Ibrahima Kourouma de rembourser les fonds détournés à l’Etat. Que nenni.

Alors de même que les partisans du chef de l’Etat ont raison en parlant de ses prérogatives en matière de nomination et de décret.

De même, le contribuable guinéen a le droit de s’interroger sur la gestion des deniers publics.

Qu’on se le tienne  donc pour dit: la proclamation  des intentions  en matière de bonne gouvernance ne suffit pas. Il faut lier à l’agréable.

A moins qu’il n y a une distance océanique entre les discours et les faits.

Almamy Kalla CONTE

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