Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheick Sakho et le président Alpha Condé ne se sont toujours pas prononcés sur la crise qui secoue la Cour Constitutionnelle. Toutefois, les guinéens qui sentent un avant goût de l’idée hypothétique d’un troisième mandat s’organisent à travers la résistance.
Les organisations de la société civile, les organisations de défense des droits de l’Homme, les avocats et bien évidemment la classe politique. La dernière réaction en date est celle de l’ancien Premier Ministre du général Lansana Conté. Le patron du PEDN, Parti de l’espoir pour le développement national de Lansana Kouyaté a invité lundi dans un communiqué ses militants à participer mercredi au sit-in de la société civile devant le siège de la Cour constitutionnelle. Pour dénoncer ce que le parti de Kouyaté appelle « la confiscation de la démocratie ».
Par ailleurs, la Cour Suprême étant la seule institution habilitée à trancher le contentieux au niveau de la Cour Constitutionnelle a été saisie lundi par les activistes de la société civile du « Ballai Citoyen ». Ainsi, les juges de la Cour Constitutionnelle qui ont prononcé l’empêchement de Kéléfa Sall de diriger l’institution sont poursuivis. La plainte déposée lundi 17 septembre 2018 à la Cour Suprême indique que les juges de la Cour Constitutionnelle que sont : Mohamed Lamine Bangoura, Ahmed Terna Sanoh, Cécé Théa, Mamamdou Moutagha Bah, Amadou Diallo, Fatouma Morgan et Ansoumane Sacko sont visés pour avoir fait usage de « faux et usage de faux en écriture publique ou authentique ».
Pour preuve, il est établi que le greffier en chef Me Daye Kaba n’a pas assisté à l’audience et n’a non plus pas signé l’arrêt destituant Kélèfa Sall de ses fonctions de président de la Cour, contrairement à la déclaration faite par les juges cités plus haut.
Le tout en s’appuyant sur les dispositions de l’article 158 de la nouvelle loi organique sur la Cour suprême en date du 23, février 2017 qui dispose que : « Lorsqu’un crime ou délit est commis par un membre de la cour constitutionnelle, de la cour suprême, de la cour des comptes ou un magistrat de la cour d’appel, celui-ci est poursuivi conformément aux dispositions des articles 102 alinéa 3 et 115 alinéa 2 de la constitution. En cas de poursuite, les fonctions de poursuite et d’instruction sont exercées par le procureur général près la cour suprême et le président de la chambre pénal de la cour suprême ou par un autre président de chambre. En matière criminelle, la chambre pénale prononce la mise en action et renvoie l’affaire devant les chambres réunies ».
Comme on le voit, bien que le chef de l’Etat guinéen soit champion en politique politicienne, force est de constater que la résistance s’organise pour sauver le « bateau Guinée » qui tangue vers une destination inconnue.
En attendant la journée de demain mercredi, le barreau de Guinée vent débout pour le respect de la loi sera aussi en conférence de presse ce mardi.
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Ousmane Cissé