Maroc-Algérie : vers la création d’un mécanisme politique maroco-algérien pour aplanir les différends
Le Roi du Maroc, Mohammed VI, lors d’un discours prononcé le 6 novembre, a proposé à l’Algérie la création d’un mécanisme politique maroco-algérien, qui aiderait à aplanir tous les différends entre les deux pays. Ce « mécanisme politique de dialogue et de concertation », appelé ainsi par le Roi du Maroc, servirait à être un « véritable outil opérationnel », remplissant trois mandats clairs :
– Il constituerait un cadre de dialogue franc et direct, sans tabous, afin d’aplanir tous les différends et résoudre toutes les problématiques conjoncturelles qui entravent le développement des relations bilatérales entre ces deux pays du Maghreb ;
– Il s’engagerait à être un cadre de coopération bilatéral pour examiner toutes les questions communes, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert ;
– Il constituerait un cadre de concertation concernant les problématiques régionales et globales, telles que la lutte contre le terrorisme, la migration clandestine, la lutte contre le trafic de drogue, etc.
Pour Mohammed VI, cette structure demeure un « cadre flexible », dont le niveau de représentation ainsi que le format et la nature, seront définies ultérieurement, d’un commun accord, lorsque l’Algérie aura donné son aval à cette proposition pouvant même l’enrichir par de nouvelles idées et initiatives ;
La proposition de ce mécanisme par le monarque du Maroc procèderait d’une réelle volonté de répondre à une triple interpellation :
– Un passé commun qui interpelle : notamment, une lutte commune contre un même colonisateur et des relations solides développées pendant cette période, bâties sur une conscience forte quant à la nécessité d’une action politique maghrébine commune ;
– Un présent préoccupant, marqué par la division et la discorde qui sévit actuellement au sein de l’espace maghrébin, en opposition flagrante avec ce qui unit les deux peuples ;
– Un avenir commun qui interpelle les responsables des deux pays sur l’héritage à léguer aux générations futures et qui leur impose d’être à l’écoute des peuples de la région et des jeunes dans leurs aspirations et ambitions légitimes.
Pour le Souverain Chérifien, le Maroc reste ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour asseoir les relations entre les deux pays sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage.