Depuis pratiquement deux ans, votre quotidien en ligne le dit clairement. La Guinée sera dans le syndrome Congolais avec un président de la République dont le mandat est terminé, mais qui continue de diriger le pays par manque d’élections.
La  composition de la nouvelle commission électorale nationale indépendante (CENI) est certes connue. Avec à la clef la désignation de 7 membres par la majorité présidentielle, 7 de l’opposition, deux de la société civile et un de l’administration. Les 15 membres selon un communiqué de la Cour Constitutionnelle doivent prêter serment le lundi 21 janvier 2019 au siège de la dite institution avant d’entrer en fonction et de commencer véritablement leur travail.
A propos, Me Amadou Salif Kébé, l’actuel président de la commission électorale nationale indépendante selon nos sources est rassuré d’être de nouveau réélu comme président de la nouvelle CENI.
Seulement voilà, le travail qui attend les 15 nouveaux commissaires est immense. L’assainissement et l’épuration du fichier électoral et l’organisation de nouveaux recensements pour les citoyens qui en ont l’âge de voter, notamment les 18 ans.
C’est un secret de polichinelle, le fichier électoral guinéen a été révisé, modifié, piraté en 2009, 2010, 2013 et en 2015 lors de la présidentielle. Selon nos informations, le fichier contient tellement de coquilles, de doublons et de problèmes, qu’il sera très difficile pour les 15 nouveaux membres de la  commission électorale nationale indépendante de terminer ce travail en si peu de temps. Alors que le mandat des députés est arrivé à expiration courant janvier 2019.
Alors les questions qui taraudent les esprits sont nombreuses. A quand les élections législatives se tiendront au pays ? Où trouver de l’argent pour l’organisation de ses élections ? En quelle date la présidentielle de 2020 se tiendra pour permettre la transition à la tête de la Guinée ?
Et si les élections législatives ne se tiennent pas à date en 2019, elles seront-elles couplées avec la présidentielle en 2020 ?
Avec toutes ces questions et de biens d’autres, il ne sera pas exagérer de dire que la Guinée n’est pas loin du syndrome Congolais. Ce, avec tout ce que cela comporte comme risque. La commission électorale nationale indépendante du Congo a déclaré vainqueur un candidat. Ce candidat est contesté par l’église catholique, la France et la communauté internationale. Et comme si cela ne suffisait pas, l’union africaine est aussi vent débout contre le résultat de la présidentielle. Elle demande à la Cour Constitutionnelle de  sursoir à la proclamation des résultats définitifs qui ne seraient pas conforme aux réalités des urnes.

Mohamed Soumah