Engagé dans la dynamique de faire connaitre le droit par ses compatriotes, Mohamed Diawara, juge d’instruction au tribunal de première instance de Kaloum a fait un poste sur son compte fecebook. Cet activiste pour la promotion du droit et des libertés fondamentales a mentionné que confondre l’état d’âme à la loi est l’une des causes réelles de l’impunité.

« …je pense que confondre l’état d’âme à la loi est l’une des causes réelles de l’impunité, il est évident que partout où l’impunité est monnaie courante, chaque citoyen se croit être au-dessus de la loi par voie de conséquence, la désobéissance civile et l’irrespect des lois de la Républiques deviennent récurrents.

J’avoue que l’absence de sanction à l’encontre de l’auteur d’une infraction établie, qui ne peut prétendre à aucune excuse légale de responsabilité entraîne le mépris des autorités d’un Etat. Si on parvenait par exemple à sanctionner les crimes économiques commis par des personnes estimées « intouchables », nous pourrions plus ou moins espérer à la limitation des tumultes sociaux en Afrique mais hélas ! La politique, au lieu d’être saisie par le droit se moque constamment du droit en Afrique.

J’avoue qu’une place nous est déjà réservée au soleil, une nouvelle génération aura son mot à dire, qu’on le veuille ou pas.

Nous sommes prêts à vaincre l’injustice sous toutes ses formes.

Nous sommes prêts à servir cette Afrique qui nous a vu naître.

La preuve de notre engagement est que nous sommes déjà à pied d’œuvre pour soutenir et pérenniser les acquis des réformes déjà entreprises dans le secteur de la justice ».

Selon le magistrat, ces derniers temps, les pays africain ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption. « Pour votre information, à date, beaucoup de pays africains ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la bonne gouvernance et de lutter résolument contre la corruption et les crimes économiques. En guise d’illustration, je vous prie de bien vouloir jeter un coup d’œil dans le préambule des constitutions en vigueur. Donc, nous avons le temps d’agir à tout moment car, de même le temps passe, de même une génération succède à l’autre à la tête de nos institutions.

Il n’y a aucun doute dessus, l’absence en droit ou en fait de la mise en cause de la responsabilité pénale de personnes prétendument « intouchables » et qui entravent la quiétude sociale, la paix et la concorde ne peut prospérer pour de bon. Tout pays, épris de paix et de justice, doit avoir peur que l’impunité ne fasse disparaître ses acquis et valeurs démocratiques ».

A en croire le magistrat, l’impunité est un fléau qui peut faire douter le citoyen lambda sur la justesse de la justice malgré les nombreuses réformes entreprises c’est pourquoi, pour redonner confiance au citoyen, il faut révolutionner les cours et tribunaux ; cela passe forcément par l’application stricte des lois de la République.

« Il faut toujours et sans remord sanctionner les auteurs des violations des droits humains ainsi que de leurs responsabilités civiles, administratives ou disciplinaires. Il ne faut pas du tout qu’ils échappent à toute enquête tendant à permettre leur arrestation, leur jugement et s’ils sont reconnus coupables, leur condamnation à des peines appropriées y compris à réparer le préjudice subi par les victimes.

Aucune politique ne doit prévaloir sur les lois de la République. Aucun accord politique non plus, ne doit être érigé de façon fantaisiste en loi de la République. C’est tous ces facteurs qui entraînent le dysfonctionnement des institutions d’un Etat. Il faut rendre justice à ceux qui en ont vivement soif car l’impunité aggrave la désunion.

« Un gouvernement démocratique qui abdique face à l’impunité lègue à ses citoyens un avenir de corruption et de profonde immoralité, vidant de tout son sens les notions même de démocratie et de paix» disait l’autre.

Une autre cause de l’impunité, c’est l’absence de l’exécution des décisions de justice or une loi ne peut être valable qu’à partir de l’exécution des décisions de justice.

Punir les bourreaux et indemniser les victimes peut sans nul doute constituer un tremplin pour unir un peuple divisé mais fort malheureusement ceux qui sont très souvent la cause du retard du peuple africain forment le groupe de pression qui tire la ficelle de la désunion ».

Daouda Yansané