Ces derniers temps, la tension est montée d’un cran dans le pays. Mais les partisans d’un troisième mandat pour Alpha Condé ne manquent pas d’idée et de subterfuges pour justifier l’injustifiable. Ils sont partis du passé pour construire le présent. En prenant  l’exemple sur le tripatouillage Constitutionnelle de 2001 par le général Lansana Conté.
Vicieux à souhait, les partisans du président Alpha Condé pour enfoncer l’opposition, composée en grande partie d’anciens Premiers Ministres et de Ministres du général Lansana Conté, a pris l’exemple sur 2001, soit 18 ans en arrière pour soutenir l’idée d’un troisième mandat pour leur champion.
Mais le problème, c’est que tous les acteurs de cet tripatouillage constitutionnelle affirment aujourd’hui qu’ils se sont trompés il y a 18 ans pour permettre au vieux général de briguer un troisième mandat et de mourrir au pouvoir.
Le chef de file de l’opposition guinéenne et président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo sur Africa N°1 dans Le Grand Débat animé par Francis Laloupo sous le thème  « La Guinée à l’épreuve d’une nouvelle Constitution » a notamment déclaré : « J’étais membre du gouvernement. Par solidarité du gouvernement, j’ai effectivement participé à cette campagne. Mais je pense que c’est une erreur. Le général Lansana Conté a pris un mandat de trop, ça a coûté au pays ce que ça a coûté. Je suis pour l’instauration de la démocratie et de l’alternance ».
Le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré, dans une interview accordée au journal panafricain « Jeune Afrique », parle lui également d’erreur du passé et regrette avoir déclaré en 1998 : « Ton pied, mon pied, nous aussi, nous faisons de la politique ».

Pourtant, Sidya Touré disait à l’époque à qui voulait l’entendre que « sa mission était essentiellement économique ».
Cerise sur le gâteau pour le Ministre des Sports, de la Culture et du patrimoine historique, le téméraire Sanoussy Bantama Sow qui a profité d’une activité à son département avec des sportifs pour mettre les opposants Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR un peu à leur place en ces termes : «  Moi, je ne dirai pas que je reconnais avoir commis l’erreur en 2001 ou 2004, je l’assumerai, je dirai qu’en 2019, j’ai tenu ces propos et je l’assume parce qu’il y avait ça ou ça. Donc les gens qui n’ont pas le courage de reconnaître les actes posés ou les propos tenus, demain, ils vont vendre le pays ». Ce qui est bien dit. Sacré Sanoussy Bantama Sow.
Par ailleurs, le président du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), El hadj Fodé Bangoura, qui semble être seul dans le navire du général Lansana Conté et qui assume encore ce qu’il avait fait avec l’ancien président  n’est pas allé de main morte chez nos confrères de mediaguinee: « Je ne mets pas ça sur le regret, c’est parce que Conté ne vit pas. Il (Dalein) a été membre du gouvernement de Conté pendant 11 ans, il n’a pas regretté en ce moment, il ne s’est pas désolidarisé en ce moment. Si tu ne partages pas quelque chose alors tu rends le tablier et tu quittes. Ce n’est pas parce que Conté est mort maintenant qu’il va changer de position. De tout compte fait, je trouve qu’il n’assume pas. Voilà des gens qui veulent être au sommet de l’Etat et qu’ils refusent d’assumer, c’est regrettable ».
A propos, comme disait l’écrivain Italien,  Carlo Coldoni : « la reconnaissance est l’aimant des bons cœurs ».

Mohamed Soumah