Pratiquement en 2019, les guinéens n’ont parlé qu’une seule chose. Le changement de constitution pour permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Ce, contrairement à la volonté de la majorité des guinéens et à celui de la Loi.
Les caciques du pouvoir, le Premier Ministre, les Ministres, députés, responsables des régies financières de l’Etat,  membres d’institutions républicaines, des cadres véreux de l’administration, excusez du peu, bref tous ceux qui trouvent leur compte dans la gouvernance Alpha Condé redoublent d’ardeur, d’arguments de de subterfuges pour défendre l’indéfendable : modifier la constitution pour permettre au président Alpha Condé de rester au pouvoir afin d’achever « son travail ».
Seulement voilà, les priorités ne manquent pas en Guinée. Pour le dire un mot comme en mille, les guinéens manquent presque de tout : eau, électricité, transport, paix et même du pain. La cherté de la vie se passe de tout commentaire.
Par ailleurs, côté politique, les élections locales ont été tenues depuis le 4 février 2019. Depuis, les élus locaux que sont des chefs de quartiers et présidents de District ne sont toujours pas installés, alors que la Loi est très claire. L’installation des chefs de quartiers et présidents de District doit intervenir deux semaines après l’installation des maires.
En outre, le mandat des députés est arrivé à expiration depuis des mois. Que fait le régime pour tenir des élections législatives afin de renouveler le parlement ?
Que dire de la présidentielle de 2020 qui doit consacrer une alternance démocratique en Guinée. Ce, depuis l’adoption des premières lois démocratiques en Guinée en 1991 ?
Ces problèmes, pardon, toutes ces interrogations ne laissent pas le président Alpha Condé de marbre et pour cause. Il reste le seul africain qui a consacré cinquante ans de sa vie à la lutte politique. Condamné à mort par contumace sous le régime du père de l’indépendance nationale, Alpha Condé a été emprisonné sous le régime du président Lansana Conté. Il était l’ennemi du capitaine Moussa Dadis Camara qui lui avait qualifié de méchant de tous les opposants à la junte militaire.
Pour le dire en un mot comme en mille, Alpha Condé avait tout refusé. Il ne voulait que  l’exercice pleine et entière du pouvoir par lui-même. Il a fini par avoir ce qu’il cherchait depuis cinquante ans. Il exerce ce pouvoir qu’il a obtenu de haute lutte depuis une dizaine d’année. Ce que Dieu ne fait pas pour tout le monde. Vouloir à tout prix d’une chose et l’obtenir.
Mieux, aujourd’hui, le président Alpha Condé est âgé de plus de 80 ans.
Alors faut-il sacrifier tout ce combat et cette témérité pour rentrer dans l’histoire par la petite porte, comme le prédit son plus farouche opposant, Cellou Dalein Diallo ?
Face à ces questions qui n’ont pas de réponse pour le moment, le président Alpha Condé, de source généralement bien informé refuse de se prononcer sur le sujet et a demandé au géniteur du projet, le très controversé Ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles et Ministre de la Défense nationale, le Dr Mohamed Diané de patienter. En lui donnant un temps de réflexion.
Ce temps sera nécessaire pour le président Alpha Condé surtout que la pression des activistes de la société civile, hommes politiques, hommes de culture et de nombreux citoyens, regroupés au sein du Front National pour la Défense de la Constitution ne faiblit pas. Il en est de même pour la communauté internationale, notamment le Maroc, les Etats-Unis, la France et l’Union Européenne qui refuse pour le moment de lui apporter leur soutien.
A ce stade de la situation, il est alors a à se demander si la sagesse l’emportera sur des intérets égoistes que Mohamed Diané sur la photo et cie défendent à tout prix.

Mohamed Soumah