Reconstruction de la route Moussoudougou – Bellevue : quelles 2×2 voies pour plus de 257 millions d’euros?

Après le lancement par le Ministère des Travaux publics le 1er octobre dernier des travaux de reconstruction de la route Moussoudougou (Pont 8 Novembre) – Bellevue via Donka, les langues se délient.  En outre, les questions qui taraudent les esprits sont nombreuses  et pour cause.
Selon le département en charge des travaux publics, les travaux de cette route consiste à élargir en 2×2 voies cette route via la route  Le Prince qui est pour l’instant en 2×1 voie. L’exécution va s’étendre sur 8 mois pour un coût global qui se chiffre à plus de 257 millions d’euros. Ce n’est pas tout car on parle d’une largeur de 18 mètres composé de deux chaussées.
L’’objectif étant d’améliorer les conditions de circulation des usagers et leurs biens dans la ville de Conakry.

Seulement voilà, des sources proches des responsables de la société CBITEC et des Chinois sur le terrain, les travaux ne toucheront pas les bâtiments et immeubles situés tout au long de cette route. Ces informations sont confirmées par des chefs de quartiers et riverains par les soins de nos reporters.
La route va toucher le grand cimetière de Cameroun et la forêt classée du quartier du même nom qui sont séparée par un mûr. Les travaux toucheront justement cette forêt classée. Un responsable de la société CBITEC parle de plus de 120 troncs d’arbres qui seront rasés pour laisser la place à la future route.
Pourtant, des spécialistes au Ministère des Travaux Publics sont formels. Cette route trop étroite ne pourra donner 2×2 voies que si les maisons sont touchées. Un montant de 257 millions d’euros sera débloqué pour une route 2×2 voies. Mais avec l’étroitesse du chemin à parcourir, tout porte à croire que l’argent sera débloqué pour rien, puisque ça sera un travail bâclé, une route étroite qui, au lieu d’aider le contribuable guinéen qui a mis la main à la poche pour sa réalisation, va plutôt augmenter sa souffrance, confie, un ingénieur en la matière.
Par ailleurs, les travaux d’entretien routier de l’autoroute Fidel Castro pose également problème. A partir du quartier Sangoyah en haute banlieue de Conakry jusqu’à Dabompa, c’est le calvaire. Les machines de Génie Route ont raclé tout le goudron sur ce tronçon d’une dizaine de km. Pourtant, les travaux de bétonnage ne fonctionnent pas correctement. Sangoyah est loin d’être terminé et le bitume de Enta aussi est enlevé. On se demande pour quel résultat.
Conséquence de cette situation, c’est que les usagers de la route souffrent énormément.
En attendant, le Ministère des Travaux publics a donné sa langue aux chats et ne communique pas pour éclairer l’opinion publique. Mais pour combien de temps encore. That is the question.

Mohamed Soumah