Le moins que l’on puisse dire, c’est que le chef de l’Etat guinéen aime jouer les prolongations. Pratiquement depuis janvier 2019, il a lui-meme crée et entretenu le débat sur une modification Constitutionnelle et ou un nouveau mandat pour lui. A toute les occasions qu’on lui pose la question de savoir si 2020 est son second et dernier mandat constitutionnel, il s’en remet « à Dieu » et à la volonté « du peuple ». Pire, le chef de l’Etat est allé plus loin en se comparant aux régimes précédents en ces termes : « Sékou Touré était président jusqu’à sa mort et Lansana Conté aussi est resté jusqu’à sa mort »
Conséquence de cette situation, plus de doute pour de nombreux guinéens que celui qui aura consacré une cinquantaine d’année à la politique voudrait changer les règles démocratiques pour s’éterniser au pouvoir.
Avec la naissance du Front national pour la Défense de la Constitution et son appel à manifester, les conséquences sont incalculables pour le pays. Le pays reste paralysé depuis trois jours, les banques sont fermées, les écoles à peine ouvertes la semaine dernière sont de nouveau fermées. Il en est de meme que les universités.
Ils sont nombreux les guinéens et économistes qui parlent de plusieurs milliards de GNF perdus pour les caisses de l’Etat avec cette paralysie presque totale du pays.
L’appel du chef de l’Etat à un dialogue responsable et à la concertation permanente pour aplanir les divergences et relever tous les défis qui se posent au pays est donc venu en retard. Puisque à ce jour selon les décomptes du FNDC, depuis lundi, au moins 7 personnes ont trouvé la mort, des dizaines d’autres sont blessées et il y a eu des dégats matériels importants.

Que dire du chef de file de l’opposition qui dénombre plus de 100 morts depuis septembre 2011, date du début des manifestations contre le régime Alpha Condé.

Pourtant, John Kennedy ayant  compris qu’il était risqué de faire des promesses de façon inconsidérée dans son discours d’investiture en 1961, l’a si bien dit : « nous ne pourrons pas tout faire dans les cent premiers jours. Ni dans les mille premiers jours, ni pendant toute la durée de notre mandat, ni même peut-être pendant toute  notre vie sur cette planète. Mais, commençons » !.

Alors qu’on se le tienne pour dit. Le président Alpha Condé doit commencer !

Almamy Kalla CONTE

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