Le président guinéen Alpha Condé a procédé, ce mardi 17 décembre, au lancement officiel de l’édition 2019 de la Semaine nationale de la Citoyenneté et de la Paix (SENACIP).
Le coup d’envoi de l’évènement, quatrième du genre depuis son institution en 2016, a été donné dans la salle des fêtes de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, en présence de diplomates, membres du gouvernement, acteurs de la société civile et étudiants.
La Senacip 2019, qui se déroule du 17 au 23 décembre, est placée sous le thème : « Voter : droit et devoir des citoyens », avec pour slogan : « User de vos droits, faites vos devoirs ». Une thématique opportune au regard desperspectives électorales qui pointent à l’horizon.
C’est d’ailleurs ce calendrier électoral qui a milité en faveur de l’adoption de ce thème, comme l’a signifié le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenne MamdouTaran Diallo. « La Guinée s’avance vers des rendez-vous majeurs en 2020. En prévision de cette échéance, mon département suivant les directives du Premier ministre a cru devoir mettre l’accent sur les droits et devoirs qui se rattachent à l’exercice du vote qui est un droit constitutionnel », a-t-il justifié.
« Appels à l’unité »
Dans un discours franc, le ministre de l’Unité nationale adécrit les élections en Guinée et dans bien d’autres pays à travers le monde. Des processuscaractérisés généralement par une flambée de tensions, des risques de division et de conflits. Partant de là, il a appelé les citoyens et les acteurs politiques à plus de responsabilité avant, pendant et après les élections.
Mamadou Taran Diallo a rappelé à la classe politique le caractère compétitif et sacré du vote. « S’il y a des contentieux lors des votes, il est prévu des moyens de recours et de résolution pacifiques des différends dans un Etat de droit ; recourons à des voies légales. A tout moment et en tout lieu, renonçons à la violence et cultivons la paix », a-t-il conseillé.
Il a invité par ailleurs les guinéens à se focaliser sur les programmes de développement des différents candidats. Ceci, pour avoir des élus qui représentent les citoyens, la Nation et pas seulement leurs électeurs, selon lui.
« Exigeons-leur aussi des résultats. Oui au débat, non à l’affrontement ! Oui à la compétition, non à la confrontation ! »,a-t-il lancé.
Dans son discours d’ouverture, le président Alpha Condé a invité la jeunesse à mieux connaître l’histoire de son pays et le passé de ses dirigeants.
Il a appelé les jeunes à s’intéresser aux programmes de société des candidats et à combattre les arguments subjectifs, en rapport notamment avec l’ethnocentrisme.
Le Chef de l’Etat a demandé à la jeunesse guinéenne de profiter pleinement des avantages qu’offrent aujourd’hui la fibre optique et les nouvelles technologies pour participer au décollage économique du pays.
« Chacun de vous peut transformer sa vie et transformer la vie de sa Nation. Vous devez savoir que la force d’un peuple, c’est d’abord sa solidarité », a dit le président de la République. « Si nous ne sommes pas unis, la Guinée n’ira nulle part. Personne ne viendra développer la Guinée à notre place », a conclu Alpha Condé.
Plus de 5000 volontaires
Quelques 5142 volontaires seront déployés sur toute l’étendue du territoire national à l’occasion de cette Semaine nationale de la Citoyenneté et de la Paix. Issus de l’administration publique, la société civile, les milieux scolaires et universitaires, ces bénévoles vont se lancer dans une vaste campagne de sensibilisation sur les enjeux des prochaines élections et l’impérieuse obligation pour les Guinéens de préserver et de renforcer la paix et la cohésion sociale.
Durant une semaine, à travers des sensibilisations en porte à porte et des plaidoiries sur les lieux publics, ces volontaires vont promouvoir le patriotisme, la culture civique et le comportement politique à l’effet d’avoir des scrutins transparents et apaisés.
« Ils se rendront partout. Dans les marchés, les lieux de cultes, les écoles, les groupes de jeunes, les groupements et coopératives des femmes », a annoncé le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté.
Ougna Camara, pour l’AGUIPEL